A.H.M.E.

ARTICLE 239 :

 

  

 

                                                       Médiation libyenne

Les constantes et les variables de la CFD:

Propositions de sortie de crise consensuelles

 

Au-delà de la disposition des leaders de la défense de la légalité constitutionnelle  au dialogue qui constitue, en elle-même, un signe de bonne volonté et d’ouverture, il y a des constantes qui ne peuvent guère faire objet de discussion ni de compromis : Les fondamentaux de la constitution, sur lesquels se fonde le combat légitime que mène l’ensemble des composantes politiques, syndicales et humanitaires pour défaire la junte et faire triompher le droit et la liberté. Ces constantes inaliénables se résument en deux objectifs principaux :

La mise en échec du coup d’Etat du 06 Août ;

Le retour à la légalité constitutionnelle incarnée par le rétablissement du Président de la République, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, dans la plénitude de ses fonctions.

Tout le reste relève des variables qui peuvent être discutées sans restriction. Néanmoins, le débat relève de la compétence des seuls partis politiques, ce qui exclut d’office toute immixtion possible des forces armées dont la constitution nationale a bien défini les missions. D’ailleurs ceci est l’une des principales revendications des leaders du FNDD lesquels n’ont cessé de réitérer à chaque occasion à travers les communiqués, les déclarations, les points de presse, les conférences, les meetings, les entretiens avec les ambassades et les rencontres avec les membres des missions reçues à l’intérieurs ou à l’extérieurs, que la crise de la Mauritanie a pour origine l’immixtion de l’armée dans le jeu politique.

Il y a aussi deux autres emblèmes républicains (La Présidence de la République et l’Assemblée Nationale,) qui sont entrés en ligne. Ils ont lancé chacun une proposition de sortie de crise crédible. La proposition de Messaoud Ould Boulkheir, Président de l’Assemblée nationale, qui fut la première initiative de bonne volonté, le premier brin de lumière dans le tunnel obscur où Ould Abdel Aziz a engagé notre pays. La seconde est celle du Président de la République lui-même.

L’initiative du Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir lequel, en dépit de son rejet immédiat du coup d’Etat, a longtemps observé la réserve en qualité d’incarnation du législatif. Sa proposition a, dès son lancement, suscité l’intérêt de l’ensemble des forces de défense de la légalité constitutionnelle tout comme l’Union Africaine et l’Union Européenne, plus particulièrement, la France. Tous ont déclaré en avoir pris acte et loué son opportunité et son esprit de réconciliation. Même une partie des soutiens de Mohamed Ould Abdel Aziz dit y avoir vu un cadre favorable au dialogue. Mais, la junte et ses caciques civils ont, hélas, préféré se dérober et se cantonner dans un rappel récurrent de leurs imaginaires «lignes rouges ».

L’initiative du Président de la République, son Excellence Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi largement saluée par la rencontre consultative de Paris et le sommet d’Adis Abéba  a suscité l’entière adhésion des légalistes de tous bords, y compris le Président Messaoud Ould Boulkheir. Emanant de la plus grande autorité du pays, cette proposition est incontestablement, aujourd’hui, le seul cadre susceptible de conduire à une sortie de crise consensuelle. En effet, elle est en parfaite harmonie avec la Constitution et par la même occasion la légalité dont le Président est l’incarnation et elle ouvre une porte de sortie honorable à tous les protagonistes.

Alors que la myriade qui vocifère son vœu lâchement illégal de voir le Président abandonner ses prérogatives constitutionnelles et ouvre au général putschiste la voie de la « légalisation de son putsch » se détrompe ! C’est une ineptie que de demander au Président démocratiquement élu - au cours d’élections  pluralistes les plus libres et les plus transparentes de l’histoire du pays–  de renoncer à ses responsabilités sous l’égide du putsch. Et son serment devant Dieu et le peuple de défendre fidèlement la Constitution contre la profanation? Aucune médiation, fut-elle libyenne, ne saurait contraindre Sidi Ould Cheikh Abdallahi au parjure ! Aucune !

Le 10/03/09

Ethmane Ould Bidiel

 

 

 

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