A.H.M.E.

ARTICLE 159 :

 

 

Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF):
Appel de solidarité avec Brahim O/ Marco

 

    Je vous informe que Brahim O/Mohamed O/ Marco sera jugé le jeudi 4 décembre 2008, après deux mois de prisons illégales donc voici le cheminement. Cette injustice attentatoire aux libertés fondamentales de la femme Mauritanienne de choisir son propre conjoint avec qui elle veut fonder un foyer pour son bonheur et celui de sa future petite famille s’articule comme suit :

    L’Affaire Brahim O/ Mohamed O/ Marco est l’une des injustice les plus manifestes envers un citoyen dont le seul crime est d’avoir exercé un droit fondamental, reconnu et garantie par la constitution nationale et le code de la famille, celui de marier, étant majeur et libre de toute contrainte.

    Fatimetou Mint Boubacar O/ Nagi et Brahim O/ Mohamed O/ Marco se sont épris l’un de l’autre. Ce dernier, étant un homme responsable, il l’a demanda en mariage son père n’y était pas tout à fait hostile, car il n’existait objectivement aucune barrière à leur union légale.

    Seulement, l'oncle paternel de Fatimetou Mint Nagi, un certain Commissaire de police de l’Aéroport de Nouakchott dénommé Vadili 0/ Nagi, s’opposa énergiquement au motif déclaré que Brahim 0/ Mohamed O/ Marco n’est pas du même rang social que Fatimetou Mint Nagi.

    Après plusieurs années d’attentes et d’espoirs déçus, Fatimetou Mint Nagi et Brahim O/ Marco, ayant tous les deux plus de 24 ans, donc majeurs au regard des lois du pays, décidèrent de chercher l’assistance au Maroc, car les yeux du Commissaire Vadili étaient partout en Mauritanie.

    C’est ainsi qu’ils furent mariés officiellement et publiquement par Mr Badr Bouabeid, de nationalité marocaine, en présence de deux témoins notamment Messieurs Hachem Zouagh et Baba Oumar, tous deux marocains.

    Le mariage et les témoignages ont fait l’objet des actes notariés devant le notaire et certifiés par les autorités administratives marocaines concernées et la mission diplomatique mauritanienne au Maroc.

    Dès leur retour au pays, ils ont cueillis par les agents de vadili, mis en garde à vue avant d’être déplacés en prison avec la complicité, à peine voilée, des autorités judiciaires notamment le procureur de République, parent au Commissaire Vadili O/ Nagi acteur premier de tous les malheurs de ce couple, le juge d’instruction et autres.

    Ils ont beau fait valoir les documents notariés et authentifiés sur la régularité de leur mariage, mais personne ne veut les écouter. Leurs avocats ont beau soulevé les questions préjudicielles, en particulier que tant que les documents
    qu’ils ont présenté n’ont pas été invalidés par le juge compétent statuant en matière civile ils ne peuvent être poursuivis au plan pénal, rien à faire les magistrats restent sourds et obtus.

    Résultats Brahim O/ Mohamed O/ Marco croupit en prison depuis plus de deux mois pour avoir simplement marié la femme qu’il lui convienne. Toute les tentatives de le sortir de la prison se heurtées au refus entendu du Procureur de la République cousin du Commissaire Vadili.

    Fatimetou Mint Nagi, par contre sortie de prison les premiers jours par Mr le Commissaire de police Vadili avec tout le concours de l’appareil judiciaire est trainée de force vers une destination demeurée inconnue malgré nos protestations.

    Brahim O/ Mohamed O/ Marco pâlit encore en prison par ce qu’un homme, un Commissaire de police a décidé de le punir et lui montrer qu’il est l’Etat comme il l’a souvent répété maintes fois devant sa nièce afin de l’intimider et la contraindre à se constituer partie civile contre son propre mari.

    C’est révoltant que les droits les plus fondamentaux des individus soient ainsi, de nos jours, confisqués par une tribu ou un Commissaire zélé. C’est révoltant que cette confiscation des pouvoirs puisse servir de prétexte à tous les tenants des idées rétrogrades pour assouvir leur désir de casser toutes les velléités d’émancipation et de liberté.

    L’AFCF soucieuse de l’intérêt suprême de tous les sans voix, lance un appel pressant aux autorités Mauritaniennes, aux Organisations nationales et internationales des droits humains, à la Communauté Internationale pour dénoncer ces pratiques ancestrales et dégradantes qui entachent notre jeune démocratie et exhorte les autorités judiciaires à mettre fin à la discrimination et l’impunité dans notre pays.

    Nouakchott, le 3/12/2008

    La présidente Aminetou Mint Moctar

    Source : AFCF

 

 

 

 

 

 

 

La Mauritanie dérive vers le gouffre

    Le coup d’Etat du six août constitua depuis son premier jour un grand défi pour le système démocratique et ses premières mesures dévoilèrent la véritable intention des putschistes de confisquer les libertés et de réhabiliter les symboles d’une période noire durant laquelle les mauritaniens ont enduré l’oppression, la répression et la corruption sous toutes ses formes.

    Dans un premier temps, la répression s’abattit à grande échelle sur les opposants au putsch et tous les médias publics (Radio, Télévision,
    Agence Mauritanienne d’Information) furent mis au pas en les remettant à des individus choisis en fonction de leur allégeance aveugle aux putschistes sans considération de leur incompétence ni de leurs antécédents connus de tout le monde en matière de gestion catastrophique des biens publics.

    Durant une seconde phase toutes les pressions possibles furent exercées sur les fonctionnaires de l’Etat et les masses populaires pour les obliger à soutenir le putsch à travers des manifestations populaires directement supervisées par l’administration et pour le succès desquelles on utilisa l’autorité et les biens de l’Etat.

    Dans leur souci de détruire tous les acquis de la période démocratique, les putschistes ont agressé de façon manifeste la noble mission de défense des droits de l’homme en la confiant à un individu dont tous les mauritaniens connaissent le passé visible depuis le début des années quatre vingts et combien il est étrange et étranger à ce domaine.

    Pis encore, la présidence de la session de l’Assemblée Nationale fut confiée à un ancien colonel de l’armée et ex chef d’état major de l’armée nationale sous la dictature de
    Ould Taya, El Arbi Ould Sidi Ali, connu des victimes des violations des droits de l’homme en 1989- 1991 pour ses mains souillées par le sang des innocents.

    Il n’étonne guère que le soit disant Conseil Supérieur de l’Etat qui a pris le pouvoir comprenne au moins quatre officiers poursuivis par les organisations des droits de l’homme et les victimes du passif humanitaire, comme étant compromis dans la période noire de
    l’histoire du pays.

    Il est étrange que ce Conseil parle de commissions d’enquête sur les biens privés alors que cette enquête - si elle est équitable- doit viser principalement les biens que les putschistes ont accumulés durant les années passées!

    Pour régler leurs comptes au président
    Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, ils enquêtent aujourd’hui sur la Fondation de son épouse Khattou Mint El Boukhari, ce qui dénote leur vision de la femme sans importance en soi mais considérée comme l’épouse de tel ou tel homme.

    En réalité, ceux qui doivent répondre des deniers publics sont ceux qui les géraient ces dernières décennies et remuent ciel et terre aujourd’hui pour encenser et applaudir les putschistes qui les récompensent par les égards et les nominations aux hautes fonctions.

    Il paraît que les militaires ont préalablement planifié toute chose depuis la période transitoire, en imposant les candidatures indépendantes, en soutenant et en finançant les campagnes des parlementaires indépendants devenus par la suite leur main au sein des deux chambres du Parlement.

    Ce sont ces parlementaires indépendants auxquels on a confié la tâche de préparation du coup d’Etat et qu’on utilise aujourd’hui dans les coups bas à l’exécution desquels ils sont commis comme les commissions d’enquête qui ne sont qu’un règlement de compte avec les parties qui ont refusé d’obtempérer à leurs plans.

    Le comble du ridicule c’est que l’une de ces commissions cherche à juger le président du Sénat Monsieur
    Ba Mamadou Mbaré pour lui retirer sa nationalité mauritanienne au motif qu’il porte la nationalité d’un autre pays au moment où les putschistes nomment un premier ministre ayant la nationalité belge !

    Le coup d’Etat a donc plongé la
    Mauritanie dans un tunnel dangereux et le pays dérive à pas accélérés vers l’abîme, ce qui requiert de toutes ses forces vives et de tous ses amis et partenaires à travers le monde de coopérer en vue de la sortir de cette impasse et de recouvrer son système démocratique intégralement et dans les meilleurs délais.


    Aminetou Mint El Moctar                                                                                                        
    La Présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille

    source : AFCF

 

 

 

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