A.H.M.E.

ARTICLE 140 :

 

 

 

Immigration :
Amnesty dénonce la pression qu’exerce l’UE sur la Mauritanie

 

    Amnesty International (AI) dénonce, dans un rapport publié mardi, le sort réservé en Mauritanie aux candidats à l’immigration vers l’Europe, jugeant qu’il est dicté par la "pression" qu’exerce l’Union européenne, et notamment l’Espagne, sur ce pays.

    Lors d’une mission en mars 2008 en Mauritanie, devenue ces dernières années un important point de départ et de transit de clandestins africains vers les Canaries, AI a constaté des "violations de certains droits essentiels des migrants".

    L’organisation dénonce des arrestations abusives et brutales, les conditions de détention dans le centre de rétention de la ville portuaire de Nouadhibou (nord-ouest), les expulsions collectives vers le Sénégal et le Mali, et l’absence de recours juridique.

    Cette politique "fait suite aux pressions intenses exercées par l’UE et notamment
    l’Espagne", écrit le rapport intitulé "Mauritanie : +personne ne veut de nous+"

    A cet égard, Amnesty se dit "extrêmement préoccupée" par le "processus
    d’externalisation" de la politique européenne de gestion des flux migratoires qui a transformé, selon elle, certains pays africains en "gendarmes de l’Europe".

    Dans son rapport, Amnesty dénonce en particulier les conditions de détention dans le centre de Nouadhibou, une ancienne école réhabilitée par les autorités espagnoles et ouvert en avril 2006.

    Autorisée à y pénétrer par les autorités mauritaniennes, AI fait état de "conditions de surpopulation et d’hygiène ne répondant pas aux normes internationales relatives aux personnes privées de liberté" et de la présence de mineurs, mélés aux adultes.

    L’Espagne, avec l’aide du Croissant-Rouge mauritanien et de la Croix-Rouge espagnole, prend en charge les frais de fonctionnement du centre, baptisé par certains détenus "Guantanamito".

    Selon la Sûreté nationale, citée par AI, 3.257 personnes y ont été retenues en 2007. Les migrants y restent en moyenne d’un à deux jours, avant d’être expulsés.

    Les migrants qui s’y trouvent "n’ont eu à aucun moment, la possibilité de contester la légalité de leur détention ni de faire appel des décisions d’expulsions collectives prises à leur encontre", souligne le rapport.

    Quelque 11.600 migrants ont été reconduits à la frontière par les autorités mauritaniennes en 2006, et 7.100 en 2007, selon des chiffres officiels cités par AI.

    Amnesty rappelle que la Mauritanie a signé en 2003 un accord avec l’Espagne qui
    l’oblige à réadmettre sur son territoire ses citoyens, mais également les ressortissants de pays tiers qui ont transité par ce pays.

    La France, qui a pris mardi la présidence de l’UE, doit présenter les 7 et 8 juillet à Cannes (sud) un "pacte européen sur l’immigration et l’asile" qui devrait confirmer un durcissement des politiques européennes dans ce domaine.

     

    Le 1/07/2008

    Source : Le Monde

    Tiré de  www.sosabbere.org
     

 

 

 

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