A.H.M.E.

ARTICLE 14 :

 

  

                          Bir Mogrein : cas avéré d’esclavage

Mauriweb - Une femme qui était sous le joug d’une famille appartenant à l'un des ensembles tribaux du Tiris Zemmoura porté plainte contre contre ses "maitres"auprès de la Brigade de Gendarmerie de Bir Mogrein à 310 km au nord de Zoueratt,apprend- on, d’une source sûre. 

Cette démarche a conduit à l’interpellation d’un des membres de la famille présumée esclavagiste par la Gendarmerie de Bir. La même source indique que cette femme et trois de ses frères vivaient depuis 1976 dans l’asservissement total aux confins des frontières avec le Mali en tant que nomades, raison pour laquelle les victimes n’avaient aucune possibilité de porter plainte. 

Ces derniers temps, leurs maitres sont venus aux alentours de Bir Mogrein, ce qui a permis à la femme de porter plainte auprès de la Brigade de Gendarmerie de cette agglomération pour pratiques avilissantes et l’arrestation d’un des présumés esclavagistes. 

Source : www.cridem.org
Par Mauriweb
25-02-2014

 

 

 Les erreurs de Messaoud Ould Boulkheir, où sont-elles!


Les plus fidèles se demandent pourquoi en vouloir au leader charismatique Messaoud Ould Boulkheir alors l’homme fut  un opposant historique qui a porté les plus rudes coups au régime Ould Taya ?

On  se souvient des coups bas de certaines personnalités négro-africaines issues la plupart des familles féodales qui l’ont joué des sales tours en le trahissant face à un Ahmed Ould Daddah parachuté depuis l’extérieur pour barrer la route disaient ils au haratani Messaoud qui pouvait  causer tous les problèmes au monde à ses anciens maitres arabo-berbères. Nul doute, nous avons raté se premier train d’un changement radical en  l’an 1992, l’occasion était trop belle, il était possible de dégager les régimes militaires, c’était  sans compté sur l’étroitesse d’esprit d’une certaine frange de la population noire et arabo-berbère. Malgré qu’il soit membre fondateur de l’UFD «  Union des Forces Démocratiques » jadis,  une campagne de dénigrement intense est menée  contre lui  à tambour battant non sur ses idées  et convictions mais sur son  origine d’ancien esclave affranchi « haratine », ces hommes et femmes disaient qu’on peut tout envisager dans l’actuelle  Mauritanie sauf un descendant d’esclave en bonne position pour la présidence. Ne pas reconnaitre que Messaoud a donné son temps, son  énergie sans compter mettant sa vie en danger  pendant que bon nombre de personnalités politiques qui se pavanent  actuellement sur la scène politique à l’intérieur comme à l’extérieur rasaient les mûrs dénonçant les violations graves des droits de l’homme, l’exécutions, déportations de nos compatriotes en 1989, l’esclavage relève d’esprit démoniaque. Un témoin oculaire sur certaines scènes au relent de règlement compte intercommunautaire  rapporte un soir lors d’un dîné débat autour de la politique: «  Messaoud boulkheir a été plus combattu par les noirs qu’il défend que les maures qu’il dénonce ». Est ce que le déclic qui le poussa vers ce changement de cape inattendu, qui l’a conduit à commettre des erreurs irréparables en stratégie politique? Ces erreurs ou errements viennent essentiellement sur les faits, l’homme chercha à dissoudre par tous les moyens le premier mouvement de l’émancipation des victimes de l’esclavage El-Hor « liberté » dont il doit tout. Au fond, Messaoud n’est pas à vrai à dire membre fondateur de se mouvement alors qu’il  a rejoint un groupe de cadres haratine déjà organisés. Ses anciens adaptes avancent l’argument, l’homme serait malheureux d’avoir trainé se mensonge depuis des années, pour se  débarrasser de cette image maquette maquillage, il fallait montrer qu’il est le seul décideur du sort du mouvement, maitre à bord incontesté en le  rendant caduque sur le sol Mauritanien. Le fossé est creusé d’avantage lorsque Messaoud leader, espoir de milliers d’anciens esclaves qui devrait servir d’icone sur laquelle serait fondée l’identité des victimes de l’esclavage  revient en charge ouvrant un autre front de tension en rattachant les anciens esclaves à leurs maitres qu’il défend toujours de bonne ou mauvais foi, disant  les haratine sont arabes d’où il accentua la division des victimes. Il accuse ses anciens partenaires d’être des « racistes, extrémistes qui veulent diviser les maures blancs et maures noirs  en  mettant ces derniers sous la coupe de KWAR».  La réalité est tout autre, la communauté haratine cherche l’égalité en toute indépendance par rapport aux autres communautés qui constituent le pays en droit et devoir. L’autre point source de griefs au leader Messaoud viendrait du fait durant tout son mandat en tant que président de l’assemblée nationale, il n’a jamais cherché à réduire le fossé entre anciens esclaves et anciens maitres. Il se contentera de la loi incriminant l’esclavage votée pendant sa présidence de l’assemblée nationale, il n’a pas fait le moindre effort pour informer les victimes de l’existence de celle-ci ni à quoi qu’elle sert  aux victimes, les laissant à la merci de l’ignorance dans laquelle elles végètent depuis l’antiquité. Beaucoup d’anciens cadres d’APP ont cru que leur leader aurait donné un coup de pousse à une discrimination positive à l’égard des cadres haratine, malheureusement ils n’ont rien vu venir durant toutes ces années. Même au niveau des médias nationaux, certains diront qu’il a botté en touche des talentueux journalistes issus de la communauté haratine sur lesquels il pouvait compter donc son attitude était incroyablement incompréhensible qui lui vaut tout ce qu’il traine actuellement. Malgré toutes ces erreurs, les haratine sont prêts à lui souhaiter une bonne retraite sans l’en vouloir selon le milieu des jeunes étudiants, cadres et intellectuels. L’unanimité des jeunes consultés va dans le sens, Messaoud Ould Boulkheir doit garder tête haute en donnant coup de pousse aux jeunes sans être une épine sous leurs pieds. Qu’il soit au dessus de la mêlée pour une nouvelle synergie d’une jeunesse à la quête de ces droits.


Source : www.mauriweb.info

 

           Démocratie d'outre-tombe, par Mohamed Lemine Ould Lehraitani



    On a tout essayé dans ce bled! En quarante ans, le mauritanien a pratiqué tous les régimes possibles et imaginables. Mais, à vrai dire, jamais expérience politique n'a été aussi maigre ni évolution aussi peu fructueuse. Après le parti unique, né de l'Indépendance, le militaire s'est emparé du pouvoir comme on s'empare d'un trésor perdu au fond d'une grotte. Très vite, il montra un penchant féroce pour le denier public, déploya une ardeur martiale pour garder ce filon. Il échafauda, alors une grenouillère politique ou comités militaires qui, de rectification en sauvetage, de redressement en remodelage, de changement en continuité, de salut public en structure d'éducation des masses, de coup d'Etat en transition, de banqueroute en calamité, de tribulation en rafistolage, ont aboutit à la démocratie.

    L'origine douteuse de notre démocratie, son état civil problématique, née brusquement dans un crâne militaire, pris soudain de miséricorde pour l'intérêt général, après avoir englouti le vert et le sec, après avoir arraché son pain à la veuve et à l'orphelin, l'origine de cette démocratie, dis-je, est équivoque. La démocratie peut-elle pousser dans le terreau du gangstérisme économique et de la délinquance politique ? Par quel miracle un malfaiteur peut-il devenir, en un laps de temps un bienfaiteur? Par quelle singulière alchimie une gangrène devienne-t-elle un bourrelet bienfaisant? Enfin, la démocratie peut-elle éclore sans germination? Trêve de polémique! Que nous importe l'origine puisque la démocratie est là!

    On nous disait que la démocratie soignait le pestiféré, rendait la vue a l'aveugle, expulsait le chagrin et le spleen. On nous jurait que sous un régime démocratique, la Mauritanie deviendra un eldorado; le riz et le blé pousseront comme des haricots magiques, l'eau jaillira de partout, les arbres fruitiers chasseront la Tourja, les papillons les moustiques, la verdure le désert, la brise marine l'harmattan, l'obésité le rachitisme, l'esprit scientifique le maraboutisme, l'élection le tribalisme, la compétence la médiocrité, le travail laborieux le désœuvrement, la civilisation la frilosité et l'obscurantisme. En peu de temps, la démocratie aura bâti des écoles, des hôpitaux, des autoroutes, des ponts, des barrages , des aéroports, des chemins de fer, des parcs de loisir. Les villes seront tracées au compas et les kebbas changées en quartiers somptueux. Ah ! Le paradis démocratique !

    On ne verra plus des ministres boutiquiers, des militaires milliardaires, des marabouts politiciens. La démocratie assainira l'administration, corrigera tous ces dysfonctionnements accumulés. Elle vaccinera le fonctionnaire contre le bacille de la malhonnêteté, immunisera la classe politique contre la concupiscence et le virus de l'opportunisme et enfin elle infusera au Mauritanien le respect des lois, l'amour du travail, l'ordre et la discipline. Le développement des libertés politiques déclenchera mathématiquement la croissance. La démocratie, par les pressions qu'elle crée, par les forces qu'elle libère, par les évolutions qu'elle impose, diluera le tribalisme, l'ethnisme et l'inégalité dans une Mauritanie où fleurissent le patriotisme, le dévouement et la compétence. Le citoyen mauritanien, gorgé de lois, engraissé de principes, prêchera la bonne parole démocratique partout dans le monde. On dira partout: heureux comme un démocritanien!

    Malheureusement, il est des rêves qui se tournent en cauchemars. L'enthousiasme, l'espoir, le rêve nés de la Transition se sont très vite écroulés dans un bruit de ruine! Sans aller jusqu'à dire avec Aristote que la démocratie est le règne de la canaille, je dirais que notre jeune démocratie nous arrache jusqu'à nos illusions et nos chimères. Ce bébé d'un an apparaît, déjà comme un hideux spectre. C'est vrai, il y'a, peut être aujourd'hui moins de contraintes, plus de liberté. L'esclavage a été criminalisé et le retour des réfugiés se fait dans la normalité. Mais, à cela répond une formidable croissance des inégalités, un chômage de masse, la violence, l'insécurité, une pauvreté insoutenable et la misère semble se glisser sous tous les toits(non décorés). Il y'a comme un mariage secret entre une démocratie en trompe
    l'œil et une économie aux abois.


    Le président ne disait-il pas : << il me semble que la démocratie et la misère ne font pas bon ménage >>? D'abord, tout président doit dire et doit faire, autrement il n'en sera pas un. Mais, est-ce- qu'un président doit dire ce qu'il fait ou doit faire ce qu'il dit ? Mieux, un président doit-il dire ce qu'il ne fait pas ou ce qu'il aura fait si le Destin avait favorisé la faisabilité ? De quelle nature est la relation entre dire et agir? Les raisons de dire sont-elles les causes de l'action? Doit-on penser ce qu'on dit, sans se contenter de dire ce qu'on pense et sans interroger la notion du possible? Là, on entre dans les trous noirs et les nébuleuses de notre voix lactée politico philosophique...

    Toujours est-il qu'un président préfère souvent dire ce qu'il fera et ce qu'il réalisera. Aussi affectionne-t-il l'usage du futur et du présent tout autant qu'il abhorre le passé simple ou composé…Ecoutons le président: << Et ma foi, nous nous engageons résolument à faire de la Mauritanie un pays réellement démocrate qui cherche à se développer et à améliorer les conditions de vie de ses populations. Ce que je voudrais dire ici c'est que nous découvrons, de façon forte que la démocratie est liée à la situation réelle des gens. Je crois, très franchement que ce qui peut menacer la démocratie dans notre pays et dans d'autres c'est le fait qu'on n'arriverait pas à améliorer, et de façon sensible, dans un délai pas très long, les conditions de vie des populations. Alors, nous nous employons à faire ce que nous pouvons faire pour essayer de faire connaître à ce pays des taux de croissance, dans un avenir proche, qui permettraient de faire des progrès dans ce domaine. >>

    Mon propos ici n'est pas de réconcilier notre homme politique avec le passé, je cherche tout simplement a dire qu'une démocratie qui ne conduit pas au progrès économique est pire qu'une dictature. Si le développement des libertés politiques s'accompagne, chez nous de régression économique, si la démocratie ne favorise pas la cohésion sociale et l'efficacité économique, si elle ne crée pas un système qui préside à la dévolution des revenus, des emplois et des richesses, si elle n'arrête pas l'hémorragie des deniers publics et amène la justice à dire son mot sur l'incroyable gâchis de ces vingt dernières années, alors où va-t-on ?

    Le mauritanien ordinaire se demande : à quoi bon la liberté et la démocratie si je suis prêt a vendre mes os contre un morceau de pain? La démocratie va t-elle m'accompagner au tombeau, va-t-elle me secourir au Barzakh ? Cette démocratie ne me donne ni voix, ni droit, elle donne tout aux riches et à la charogne politique! Toutes ces lois, ces parlements, ces élections sont autant de clous qu'on me plante dans la chair! Oui, je suis libre, mais libre de mourir de faim, libre de voir mes enfants jetés en pâture à l'ignorance, à la délinquance, libre d'être assassiné sans miséricorde a l'hôpital national, si j'ai le malheur de tomber malade, libre de boire l'eau de mer, libre de sentir l'odeur des Marbats et du Guedj, libre de vivre dans cette vie inflammatoire de nos cités anarchiques, libre, enfin dans cette démocratie d'outre-tombe qui n'a rien à donner à ses citoyens, à part la baraka, des professions de foi, des promesses, des discours d'autosatisfaction et des statistiques invérifiables. La vraie prison, c'est une démocratie vidée de la substance économique!

    Il est vrai que chaque démocratie reflète ses propres démocrates. Mal conçue ou médiocrement conduite, cette forme supérieure du contrat social peut, néanmoins dégénérer en une rampante tyrannie. J'espère qu’on n’en est pas là. Il est, cependant légitime de s'inquiéter à l'endroit du personnel politique qui se meut aujourd'hui dans l'arène Nouakchottoise. La démocratie a besoin d’hommes (ou de femmes, n'oublions pas les 20%) intègres, compétents et sans tâches, non d'un personnel politique discrédité, responsable de tous les ratages politiques et des échecs économiques du pays. La classe politique est infestée, aujourd'hui, par ces ouvriers du gâchis, devenus, par une mystérieuse transmutation, chantre de la démocratie, anti-esclavagistes, jouant avec brio cette tragi-comédie, reproduisant les mêmes tares, transmettant avec la médiocrité cette culture du gâchis à une jeunesse qui ne sait plus faire la différence entre saint et diable.

    Quelle contribution peut apporter à cette balbutiante démocratie un homme politique qui a été, à la fois, révolutionnaire, courtier, pharmacien, guérisseur, éleveur de porc-épic, dresseur de dromadaires, boxeur, danseur de corde, chasseur de requins, commerçant, dentiste, lutteur traditionnel, marabout, trafiquant de peaux de caïmans, philosophe mystique, chercheur de trésors, chef de tribu, ministre ? Avec un gaillard pareil, on culbute des armées de loups, on soulève des montagnes, on avale des crapauds vivants, on charme des gorilles mais, mon Dieu, on ne construit pas une démocratie…

    Mohamed Lemine Ould Lehraitani
    Source : www.mauriweb.info

     

 

 

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