A.H.M.E.

ARTICLE 135 :

 

 

 

    AGZAZIR ET EHEL CHAUMAD
    A quand la guerre du sel ? 
     

     Des représentants de la communauté  Agzazir  ont tenu une  conférence de presse, le  dimanche   16 juin 2008, dans les locaux du forum national  de défense de droit de l’homme  à Nouakchott (FONADH).  La communauté  qui  exploite
    la Saline d’Idjil  dans la commune de FDERIK, attachée à Zouerate,   refuserait   désormais  de  donner une partie de leur production à  Ehel Chaumad.   «  L’Etat essaye de  nous  imposer  une taxe non légale qui  va dans les poches d’une autre tribu. Cette dernière   a une seule faveur : c’est le fait d’avoir une part de la production de travailleurs de  notre communauté  alors que Ehel Chaumad  n’ont aucun droit de percevoir le revenu des pauvres gens. Nous sommes prêts à nous acquitter de notre droit a condition que l’argent versé revienne dans les caisses de l’Etat,  a martelé  l’un de ces représentants.  D’ailleurs nous payons  à l’Etat son dû depuis des années et des années », a-t-il ajouté. 
    « L’histoire remonte à plusieurs siècles lorsqu’il y avait une sorte d’entraide implicite  entre Agzazir et oulad Choumad.  Les Agzazir donnaient à  un chef religieux d’Ehel Choumad  une part annuel de leurs productions. Cette part est de 30 Barres de sel.  Ehel Charmad ont continué à  recevoir cette  quantité depuis la mort de l’ancien dignitaire.  Durant  la colonisation, les administrateurs français ont réglementé  le pacte qui consistait à payer une taxe et une part de la production du sel  a la tribu Ehel Charmad .   Cette part était  estimée à
    l’époque à  ½  francs.  Après la colonisation, la répartition du fruit de la production est  comme suit : une tonne qui vaut  actuellement  50 mille ouguiyas :  23 est  donné  aux  producteurs Agzazir ,  le restant qui est de 27 mille est   partagé  entre le gérant- 12000, l’Etat –3000 mille (redevance communales) et  la tribu Ehl Charmad – 12000 mille.  Toutefois, nous contestons  
    l’exploitation d’Ehel Charmad qui réclame chaque fois que  l’augmentation du prix de sel ait lieu une nouvelle part. Et cela en fonction de la monté de la valeur de cette denrées  », a déclaré Moustapha Jab porte parole de la communauté Agzazir.      

    L’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque les cousins de Ehl Charmad ont voulu avoir, eux aussi, leur part du gâteau.  Ces cousins ont fait recourir au tribunal qui les a donnés le droit d’avoir  une partie de la production d’Idjil.  L’affaire a remonté jusqu’à la cour suprême qui a rendu son  verdict le 08/12/08.  Celui-ci donne  Ehl Mouhamed Lamine  et Ehle Cheikh Abidine  ould  Echidou  Ibrahim ould Idy le plein droit d’être parmi  les bénéficiaires du revenu de l’exploitation d’Idjil. 
    Il est à préciser que  le contentieux  était entre  les plaignants  Ehel Sidi Ahmed  Ould Sidaty  et les accusés Ehl  Laha Mouhamed Lamine et    Ehle Cheikh Abidine  ould Taki  Ould   Echidou  Ibrahim ould Idy.  Ehel Sidi Ahmed accuse ces derniers de falsifier des papiers pour profiter de l’exploitation du sel. Soulignons que la production annuelle du sel d’Idjil avoisine l’année passée selon les estimations de producteurs 500 mille tonnes. 
    Cependant, « ce problème en plus de sa dimension  juridique  est lourde  des tribunaux qui ont  abordé cette affaire dans son aspect partage  des recettes, nous  constatons que  ces juges  qui ont statué  à tous les niveau ( jusqu’aux  Chambre Réunies  de
    la Cour Suprême) et ont passé  totalement et irrémédiablement sous silence des questions essentielles comme : la nature de l’exploitation  de la saline  en question ? Les juges ont ignoré toutes ces considérations fondamentales. En conséquence, l’exécution de ces jugements constitue une énorme surprise  et un choc immense pour les vrais ayant-droit sur la saline et ceux qui ont payé  les prix physique et sanitaire de l’extraction  des barres de sel. Il est clair  que ces gens  de labeur sont  les victimes les mieux indiquées de jugement rendus dans  le cadre de litiges entre des parties, toutes étrangères à la saine depuis  siècles. En effet,   ces gens n’ont pas  de relation  avec  la saline  depuis des siècles.  En outre, ces gens  n’ont  de relation avec la saline qu’un préjugé de supériorité   Jahélite sur  des êtres humains comme eux  ou une prétention  de propriété traditionnelle qui n’est pas fondée par aucun document authentique ou travaille sur le terrain. Ainsi , la relation  avérée entre les prétendus suzerains Ehl Choumad, Ehl Laha et autres d’une part et la  communauté des Agzazir est une relation de maître à esclave ou de suzerains à serfs et c’est partant de ce principe que les suzerains ont fait valoir leurs droits sur la saline qu’exploitent leurs possédés ou serfs ». Explique le     communiqué de presse lu devant la presse par Birame Ould Dah Ould Abeid. Le chargé de mission de SOS-esclaves a dénoncé cet état de fait qu’il qualifie d’ « esclavocratie habillée en démocratie ». 
     

    Compte rendu M-F Barrada                                                                               Source : La Tribune
     

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