A.H.M.E.

ARTICLE 118 :

 

 

 

A.H.M.E , El Hor et l’esclavage en Mauritanie Part. II

    bismilaahirahmaanirahiimi

    Bonjour a toutes et a tous:

    Avant d’esquisser des stratégies pour la libération des esclaves en Mauritanie, il y a lieu ----pour beaucoup de Mauritaniens (et surtout la jeune génération y compris le
    Mr. Lejuste qui doit être un jeune) --- de mieux comprendre les mouvements de libérations haratines. Ainsi donc il est nécessaire de leur souligner et de leur expliquer la différence entre AHME et EL HOR. Et il faut avouer qu’il n’y a pas une meilleure explication de la différence entre les deux que celle donnée par  Mr. MOHAMED YAHYA CIRÉ de (AHME) dans son interview avec Flamnet.


    Relisons l’interview en faisant beaucoup attention surtout aux passages soulignes', «italicises’» et «boldfaced»):


    I.  Définition de l’esclavage en Mauritanie


    MOHAMED YAHYA CIRÉ: En Mauritanie, l’esclavage est un système qui prive l’être humain de ses droits juridiques, politiques, économiques etc. Ainsi l’esclave est un « homme » réduit à un objet, à un animal à la disposition de son propriétaire ou de son maître. L’esclave peut être vendu, loué, échangé ou donné. Il travaille sans être payé. Il n’a aucun droit sur ses propres enfants. Il ne peut se marier sans le consentement de son maitre.

    II. Mais en fait quelle est l’identité du Haratine?


    Flamnet/Question: Comment vous définissez-vous «arabe-noir», comme le revendique Messaoud Ould Boulkheir, arabe tout court, Négro-africain, Hartani?

    MOHAMED YAHYA CIRÉ/Reponse: Je me définis comme Hartani, de père et de mère haratine. J’en tire une fierté. Je revendique, donc entièrement cette haratinité. Cf « Le Cri du Hartani » n° 7et 8 ou le site.
    Puisque les haratine sont noirs, je suis négro-africain et à ce titre je revendique ma négritude. «Arabe-noir» n’a aucun sens parce qu’il n’y a pas d’arabe noir. Sociologiquement, il n’y a pas d’arabe noir, il y a des arabes qui ont réduit des noirs à l’esclavage et, à ce titre, ils les ont acculturés. Ce sont donc des Noirs esclaves dans une communauté arabe donnée. Les Haratine sont un exemple dans la communauté arabo-berbère de Mauritanie. Je préfère le mot soudane au mot maure noir parce que soudane renvoie à une réalité historique et sociologique. Les premiers arabes qui sont entrés en contact avec les Africains les ont appelé soudane parce qu’ils sont noirs. C’est pourquoi le Soudan actuel a été appelé Soudan. Or, c’est à partir du Soudan que les Arabes ont créé l’une des premières routes de la traite négrière transsaharienne. L’Egypte a joué un rôle important dans cette déportation des esclaves.


    III.  Difference entre AHME et EL HOR

    Flamnet/Question: Quelle difference existe entre AHME et EL HOR ?

    MOHAMED YAHYA CIRÉ/Reponse.
    Ma divergence, avec El Hor et aussi SOS esclaves, réside essentiellement dans le fait que je n’accepte pas l’idée de l’arabité des Haratine, parce que sociologiquement et historiquement fausse. D’un autre côté, elle constitue, sur le plan politique, une lourde faute : jusque vers les années 90, leur thèse était le refus de l’arabité des Haratine. A partir des années 90, sous la pression du pouvoir et de la féodalité maure, ils ont accepté de la défendre Cela n’a guère, malheureusement, changé la condition des Haratine. En acceptant cette thèse de l’arabité, ils identifient les Haratine, comme une couche parmi les arabes. Au sein des arabes, il y a des riches et des pauvres, ce qui entraîne la dilution de la cause haratine. Or on sait que la condition des Haratine n’est en rien comparable à celle des arabes, même pauvres. Cette position complique la lutte des Haratine et renforce l’allégeance tribale qui détermine le positionnement des Haratine par rapport au pouvoir. Or l’ennemi de la lutte haratine est bien le tribalisme dont se servent les féodaux et les politiques.


    IV. Divisions au Sein d’ EL HOR

    MOHAMED YAHYA CIRÉ/Reponse:
    Enfin, EL Hor est miné par des divisions:

    (a) El Hor authentique,
    (b) El Hor patriotique,
    (c) El Hor radical.

    En dehors d’El Hor radical (qualificatif donné par le gouvernement
    ), les deux autres premières tendances sont des créations du pouvoir de Ould Taya. Il faut noter que la tendance El Hor patriote a été créée dans une conjoncture politique délicate pour le régime : Sur le plan extérieur, il avait la révolution de Mars au Mali qui a fait chuté l’ancien chef d’Etat, Moussa Traoré qui pouvait servir d’exemple à l’opposition mauritanienne. Les relations diplomatiques avec le Sénégal étaient rompues suite à la crise de 1989. Sur le plan interne, le conflit ethnique de 89 continuait avec le massacre des officiers négro-africains.

     

    Il y a aussi les tendances régionales, celle du capitaine Breïka (Adrar) et celle de Koné Mahmoud (régions de l’Est). EL Hor est devenu une coquille vide. Il n’y a plus de sensibilisation, ni d’organisation, ni de publications etc. Il reste que les conditions de travail sont extrêmement difficiles pour toute opposition authentique et particulièrement pour les Haratine. Mon idée est qu’on devrait refonder le mouvement sur de nouvelles bases.

    Questions :

    Pourquoi EL Hor accepte-il de définir une "coquille vide" ? Pourquoi EL Hor se définie -t-il comme etant des  «Arabes-Noirs» ?  Pourquoi El Hor se morcelle –t-il en différentes tendances régionales ? Tribales ?

    Inchallah, toutes ces questions seront examinées prochainement en (Partie III), en faisant une parelle entre ce que EL Hajj Malik Shabbaz/Malcolm X (paix sur lui) appelait «House Negros vs. Filed Negros » -- ce qui se traduit littéralement par «Les Negres des Maisons vs. Negres des Champs», c'est-à-dire,  «AHME Negres des Champs » vs. «EL Hor Negres des Maisons».

    Kowri Soh

    Baltimore, USA

     
    CC: Mauritanscopique

     

 

 

  Retour