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ARTICLE 11 :

 

Moktar Fall

 

Honte aux Noirs de Mauritanie !


Honte aux Noirs de Mauritanie ! Beaucoup de Noirs s'entretuent victimes de l'aliénation de l'esclavage et la colonisation. Les Négro-mauritaniens se déchirent sous l’aliénation de l'esclavage maure. Sinon que signifie l'affrontement entre les Flam et le RAG. Ils nous promettaient Révolution et Insurrection, ils finissent au redéploiement et à la coordination de l’opposition-paillasson. Partout dans le monde c'est la contestation cinglante qui donne la liberté quand l'ennemi ne veut pas entendre raison. Nous vivons dans un pays avec une infime minorité oppresseuse et foncièrement criminelle et injuste. Je prône la remise en cause de ses intérêts dans le pays comme l'ont fait les soudanais et les sud-africains. Comment se fait-il que toutes les belles villas leur appartiennent ? Comment se fait-il qu'eux seuls s'installent dans les restaurants le soir ? Pendant que les Noirs rasent les murs et d'autres meurent de faim dans leur taudis ? Comment se fait-il que leurs enfants grimpent tous les échelons de l’administration nationale et internationale (diplomates, consultants, etc.), même sans aucun diplôme ? Comment se fait-il que le Noir instruit ne peut devenir qu'un enseignant de français ?  Il n'y a et n'y aura jamais d'autre respect des Noirs dans ce pays sans une manifestation ouverte ou clandestine qui arrache sa part légitime de ressource pour ressusciter, car une autre solution serait contre nature, ce qui n'est pas de la nature de l'histoire humaine.


Fall Moctar


 

 

 

 

 

 

 

 

Le profil du Négro-mauritanien

Les Noirs dans ce pays sont nés en trouvant une situation de racisme et d'esclavage Arabo-berbère qui écrase tous les Noirs sans exception. Et cette situation est vécue comme un ordre moral et économique normal. Le Noir qui nait et grandit dans ce pays ne trouve personne pour lui enseigner dans quelle misère il évolue. Ne comptez pas sur un arabo-berbère pour le lui enseigner, cela va de soi et de bonne guerre.

Mais peut-il compter sur un Noir pour lui enseigner qu'étant Noir dans ce pays il est en dessous de l'acceptable, il est un être humain minoré, rapetissé, anéanti d'avance. Le Négro-mauritanien n’a pas eu la chance de cette éducation.

C’est une réalité et un fait d’ordre général, il n’y a dans ce propos aucune indexation de responsabilité, nous y avons grandi tous sans exception quasiment. Nous nous en rendons compte individuellement par manque d’éducation politique et sociale, tardivement quand on n’a plus d’autre choix que d’accepter la réalité criminelle de la secte esclavagiste qui contrôle la vie des Noirs en Mauritanie, ou de s’enfuir pour ne plus revenir, crever dans l’exil ou rentrer crever de l’épuisement de l’exil : quelle différence. ? C’est la raison pour laquelle nous avons tous nous autres Noirs de Mauritanie cette haine violente qui à défaut d’être orientée de manière opérationnelle et intelligente vers qui de droit, nous la dirigeons contre nous-mêmes, contre nos propres frères et sœurs dans la désolation que nous connaissons actuellement. La désolation de l’impuissance qui s’attaque à sa famille la plus proche comme à soi-même. Cette désolation qui nie allègrement le droit des Noirs de Mauritanie de disposer d’une pièce d’identité, - puisque quelques Arabo-berbère adossés à leur communauté en ont décidé ainsi. Nous nous insultons pour faire quelle amende honorable ? Nos injures sont des mea culpa que chacun devrait se renvoyer à soi-même d’abord, si nous sommes honnêtes, s’il nous reste encore un quartier d’humanité dans l’âme. Si notre transformation en mauvaise bête féroce n’a fini de s’achever.

Nous ne sommes pas nés Noirs en Mauritanie en trouvant un mouvement Noir, même pacifiste qui conteste de façon populaire et audible la réalité ignoble de la traite négrière en Mauritanie. (Nous croyons que les enfants nés dernièrement trouveront ce mouvement Noir.) Aucun mouvement Noir n’avait jamais entrepris d’éduquer les quatre-vingt-et-cinq pour cent de Noirs de Mauritanie au péril de leur destin. Et pour cause ! Pour deux raisons au moins, jusqu’à trois :

-la première est que les Noirs qui ont accédé à des responsabilités ne se soucient souvent plus qu’à leur embonpoint, même s’ils nourrissent tout leur village, ils restent des genres de seigneurs qui ne demandent qu’à prendre de l’ascendant sur leurs frères de race en s’inclinant en serviteur devant un Arabo-berbère ;

-La deuxième : les mouvements noirs, même les plus virulents s’enferment jusqu’à ce jour dans l’élitisme de quelques personnes prêtes à collaborer si la charité de l’opportunité leur est donnée sans se soucier du reste de leur peuple, d’où leur faiblesse puisqu’ils sont méconnus du reste par ailleurs, si le reste de leur peuple ne les accuse avec raison de la cruauté en crescendo de leurs bourreaux ;

-la troisième est la conséquence des deux : rattrapé dans sa majorité par l’esclavage et apartheid dans lequel il a baigné depuis sa naissance sans le savoir, le Noir mauritanien se réveille tardivement en se demandant comment est-ce possible d’avoir contribué par ignorance à sa propre destruction sans s’en rendre compte. Par ignorance car il a milité dans un parti dirigé par un maure bêtement, car il a collaboré dans l’administration et sous l’autorité d’un maure bêtement, car il s’est lié d’amitié avec un maure à tel point qu’il n’ose plus nommer la chose par son nom : mépris, injure, arrestation et emprisonnent, meurtre, etc.  Le Noir mauritanien se demande : et les mouvements noirs qu’ont-ils fait ? Et les « personnalités » Noires dans le système qu’ont-elles fait, que font-elles ? RIEN !

C’est en cela que nous avons tous contribué au système d’esclavage et d’apartheid qui persiste et signe en Mauritanie, en jurant d’achever son travail d’éradication des Noirs de Mauritanie ?

Que signifie l’actuel enrôlement ? Pourquoi enrôlement et non recensement ? Dans l’esprit des initiateurs arabo-berbères il s’agit d’une affaire hautement stratégique, militaire : dans leurs écoles militaires où n’entrent aucun Noir, n’entrent que des Arabo-berbères, les enfants des quinze pour cent, dans ces écoles on enrôle donc qui de droit, un BLANC ! Les Noirs sont exclus d’avance des enrôlements vers les responsabilités dans l’armée, ils sont exclus de tout enrôlement qui donne pleine mesure de droit citoyen.

N’ayons pas honte de nous regarder dans les yeux, de se dire la vérité, le passé est surmontable si nous voulons.

Fall Moctar


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous n'existons pas

Si on sait que les gouvernements sont souvent faits et défaits de l'extérieur, par les colons, au profit de leurs intérêts, et que l'intérêt semble être le soldat actuellement au pouvoir, on comprend également qu'il n'y a rien à attendre de son pouvoir. Toutes les tractations d'un ould Abdel Aziz reçu par la mafia-Afrique qui lui aurait proposé de prendre douillettement le pouvoir signifie que nous vivons encore sous le sillage de la colonisation, que les Noirs qui soutiennent des beydanes qui ont prouvé leur racisme et leur haine ne sont rien d'autres que des racistes et des haineux eux-mêmes vis-à-vis de leurs propres frères noirs, incapables qu'ils sont de négocier une situation où ils auraient leur mot à dire pour le présent et le futur. Pour cette raison, une place que nous ne saurions nous octroyer par notre lutte ne nous sera servie par aucun Etat beydanesque ou barbaresque.

Car, ce ne sera jamais par les canaux historiques de la Françafrique que la situation des Noirs sera réglée. « Aziz a rencontré M. Erard Corbin de Mangoux, directeur général de la Sécurité extérieure française (DGSE), M. Guéant, secrétaire général de l'Elysée, et M. Bourgi. Le numéro deux de la junte s'est lui aussi récemment rendu en France pour acheter du matériel militaire au salon du Bourget. Ces derniers jours, M. Bourgi a même fait campagne à Nouakchott pour le général-candidat. » (Survie, communiqué du 17 juillet 2009)

Savons-nous que quand on parle de passif humanitaire, il s'applique à nos morts, et à personne d'autre puisque personne d'autre que nous n'était désigné pour le gibet, ni historiquement ni à ce jour. Qu'aurons-nous appris dans ce cas, qu'est-ce que notre souffrance nous aurait appris si nous ignorons encore que nous sommes colonisés par nos propres compatriotes ? Où est-ce le pèlerinage français nous aurait épuisés au point que nous manquerions une certaine pesanteur et de dignité, dans l'espérance d'un poste de directeur en Mauritanie, avec tout l'affaissement et l'aplatissement des instincts que cela renferme, surtout toute la trahison de ceux au nom de qui nous faisions des déclarations grandiloquentes.
A ceux qui tendent à l'intégration dans leur propre pays, je dis qu'ils n'ont rien appris du rejet de ce terme par les français en France et par ceux d'entre nous qui doivent par deux fois prouver leur identité, tout en se battant pour l'honneur de leurs frères et sœurs et mères en Mauritanie.  Puisque le problème se pose pour eux, puisque le purgatoire est entre autres pour eux se situe dans leur propre pays, qu'ils fassent le bilan pour dire qu'est-ce qui a changé depuis que la Mauritanie est la Mauritanie. Une lutte de haut vol entre arabo-berbères où les noirs ne sont à ce jour que des pièces du décor, une appendicite qui se souffre dans son existence ! Pas plus ! Fanon le disaient bien en son temps marqué par le fer de l'esclavage et de la colonisation : les hommes sont bouffons et les femmes sont des cocotes. Ces qualificatifs n'étant que des euphémismes ! Qui ose nous dire que la question ne se pose pas en ces termes ? Raison pour laquelle les arabo-berbères sont retournés se caser, puisqu'ils ne se posaient pour eux aucun problème d'intégration ni d'insertion, après un tourisme de faux réfugiés en France pendant des années de mensonges. Avez-vous la garantie d'obtenir la place que vous escomptez par la négociation, pour conjurer le sacrifice vécu en France, rien de moins sûr. Attention au retour du bâton, comme dit Alpha Blondy.

Le 24 /09/09
Mocktar Fall

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kassataya : Des nobles Noirs, menteurs et voleurs, vendeurs d’esclaves


« Les "nobles" Soninkés, Pulaars, Wolofs, Bambaras et Maures "blancs" ont depuis toujours capturé et acheté des esclaves, par besoin économique d'une classe socialeinfériorisée qui fait le sale boulot, pendant que les "pachas" se prélassent, se divertissent dans des joutes intellectuelles, encaissent les richesses produites par leurs "castés" et baisent leurs femmes, en tuant souvent les enfants "bâtards" à la naissance... c'est choquant, dégueulasse, mais c'est la triste réalité, qui a encore cours de nos jours. »

(Intervention dérangeante de la bonne conscience de la noblesse noire)

Allons nobles Négro-mauritaniens, ne nous énervons pas et surtout descendons sur terre. Nobles Soninkés, Pulaars, Wolofs, Bambaras. Et Nobles Harratin, si noble et Hartani peuvent historiquement, politiquement et socialement aller de pair. Du côté des maures par rapport à nous autres Noirs dans notre ensemble, ils sont tous nobles les maures. Dans leur considération, noble est antinomique du Noir, donc Noir pour les Arabo-berbères est synonyme d'esclave tout Noir, pendant que l’Arabo-berbère est noble comparé à tout Noir. Elevé au niveau politique et sociétal, nous retrouvons l’équilibre que désirent les Arabo-berbère pour la pérennité de la Mauritanie dans sa situation actuelle. Désolé, Esclave noir ou Noble Noir, aucun Noir ne trouvera bénédiction dans cet équilibre de domination maure. J’invoquerai notre maître du point de vue scientifique, je veux dire anthropologique, j’avais dit ailleurs notre pur et tragique esprit, Saïdou Kane qui disait : « si les maures pensent que je les laisserai dominer le système, il faudra qu’ils me passent par-dessus le corps ». Voilà comment il faut parler, voilà quelle attitude tenir. Merci maître Saïdou Kane à penser que nos salauds de supposés Nobles Noirs oublient pour une reconnaissance de noblesse que jamais les fripons maures ne leur accorderont !   Dès que les Nobles Noirs se désolidariseront de ces maures pour retrouver avec leurs esclaves l’égalité dans l’unité, la Mauritanie changera de visage. Nous devons aussi dire que les Nobles Haalpulaar ne veulent plus lire leurs scientifiques malades à cause de la dissension induite par l’égo rétrograde, je pense au frère de cœur vivant parmi nous Bassel ou N’gaïde Abderahmane. Dans ses écrits, il existe suffisamment d’indications que nous craignons de regarder en face. Pourquoi, ce ne sont que des réflexions, universitaires, académiques. Mais il faut que ces Noirs anciennement nobles devenus esclaves des maures veuillent se rendre compte de la cause commune et indivise des noirs de Mauritanie. Nobles c’est fin, Noir cela reste, et on avance !

La question de noblesse et d’esclaves chez les Noirs entrave largement la possibilité d’entente et d’union entre les Noirs. Même ici en France où  les voiles tombent, les relations entre ces anciens nobles et leurs esclaves deviennent parfois violents. Les anciens esclaves se vengent. C’est comme les soldats coloniaux recrutés dans les armées impérialistes qui découvrent que le maître dans la colonie fuyait devant les balles comme un simple être humain. Ici en Europe, les maîtres sont démystifiés. Les esclaves découvrent que ces voleurs et menteurs et esclaves des criminels maures n’avaient en réalité rien de noblesse que les besoins de bas instincts de confort sans se retrousser les manches en se cachant et en mentant autour du profane comme du sacré. Les esclaves découvrent que leurs bouffons de maîtres ne sont que des hommes comme eux, ils cherchent des papiers pour survivre en Europe, ils cherchent où se mettre la tête au même titre que l’esclave. Si l’esclave s’en sort mieux, il devient leur ennemi juré à abattre. Pour cette raison les esclaves adoptent des positions courageuses en assumant la cause noire, ce que leurs maîtres supportent mal, et ils ne trouvent d’autre parade pour maintenir leur noblesse que de s’allier avec les esclavagistes et criminels maures pour maintenir une supériorité affectée qui devient corruption et dépravation de la cause. Démystifiés et mis à nu en Europe les Nobles Noirs se replient dans la collaboration active avec les bandits maures pour retrouver leur noblesse historique en Mauritanie. C’est de cette manière que la mafia s’est internationalisée entre génocidaires maures et salauds de nobles Noirs. Entre kasataya par exemple les criminels président actuel de la Mauritanie, et le colonel Ely Ould Mohamed Vall, directeur de la Sureté Nationale, au moment de l’extermination des Noirs de Mauritanie. Ce sont ces derniers, les faux nobles noirs, à dire vrai, qui donnent aux premiers, les criminels maures, le change de leur absolution, on abandonne les plaintes contre vos crimes odieux de sang sur les nôtres, on entre dans vos pseudo-partis d’opposition, on chante vos louange en porte-parole, en un mot, on vous blanchit en échange d’un rachat du péril de noblesse face à nos esclaves prétentieux esclaves qui ne veulent plus nous respecter. « Mais ils verront quand ils nous retrouveront en Mauritanie, là-bas nous sommes maîtres avec vous nos maîtres et criminels amures, amen » : c’est la haute-voltige mafieuse entre des salauds d’anciens « nobles Nègres et des bâtards de génocidaires maures ». Allez comprendre leur commerce.  Ces nobles corrompus se réunissent alors et écrivent de longues lettres à destination de la présidence mauritanienne. Ce sont des lettres intitulées : Plate-forme pour la résolution du passif humanitaire, Proposition de résolution du passif humanitaire, jamais ils n’évoquent de génocide ou de déportation, les mots on leur sens, ce n’est pas un génocide mais un passif, ce n’est pas une déportation mais des réfugiés. Une quantité de lettres de ce genre est écrite et automatiquement et directement déversée à la poubelle avant lecture par leurs maitres maures du cabinet de la présidence, voire ces lettres ne franchissent l’ambassade de Mauritanie à l’étranger : A maître maître et demi. Mais cela ne les décourage point, l’humiliation est pour eux un vin chaud dans une nuit glacée, ça se déguste, ils adorent l’humiliation par leurs maîtres maures, c’est eux les vrais esclaves, devenus esclaves par méchanceté contre leurs frères de race ! Pour eux tout vaut le coup de ne jamais être des êtres humains, mauritaniens noirs et fiers et égaux à leurs anciens esclaves.

Etaient-ils de bonne foi quand ils écrivaient leurs lettres. On ne peut pas le supposer. Pourquoi les jette-t-on et rejeter eux et leurs foutaises de lettres à la poubelle sans qu’ils arrêtent leurs manières d’intouchables indésirables. Personne ne peut trouver de réponse au non-sens. Aucune théorie n’y peut découvrir sens, cela dépasse l’absurde, c’est dire dans quelle délire d’absurdité ils baignent par ignorance. C’est une mentalité tenace de croire à la noblesse par essence et l’esclavage par essence.

Ici en France, on a assisté à la scène d’un prétendu Noble Halpulaar qui demande a un autre supposé esclave halpulaar de préparer le thé, dans le cadre d’une association. Une plainte auprès de la police s’en est suivie puisque la personne offensée était décidé de remettre l’agresseur à sa place. Un autre, un Kane a violemment tabassé un Ba pour des raisons proches. La tante de cette Kane intervient par la suite pour expliquer au Ba que son n’était qu’un « arrani » (c’était quelque chose qu’apprenais) : ils m’expliquèrent qu’il s’agissait d’un arrivant dans le village de ces Kane et qu’à ce titre le Ba devait faire profit bas (bas d’un point de vue moral et social). J’en ai vu des associations impossibles à cause de ces considérations. Du côté des Harratine, un soi-disant de la tribu de certains cheikh aussi demandait à un autre harratin de « couper la viande », en pleine réception chez des amis. Un autre a été tabassé chez moi pour le même ordre de considération. Je me demande si nous nous rendons compte de notre ridicule. Au vingt-et-unième siècle où tous les abus et harcèlement sont condamnés et punis par force de loi (la France vient de codifier toutes sortes de harcèlement sur les femmes, par exemple), je me demande si nos braves nobles se rendent compte du ridicule de leur manières de fou.  Mais tous ces gens faussaires de nobles ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils ont créé un nouvel ordre social, à savoir que le « noble » Noir ne pourrait s’associer qu’avec un maure et n’importe lequel du moment qu’il est maure. N’est-ce pas là le complexe face au « Blanc ». En tout cas tout sauf leur frère Noir dont les ancêtres et les grands-parents furent leurs esclaves. Mais ils oublient que c’est leur lâcheté même qui a créé favorisé une grande partie de l’esclavage puisque c’est eux qui vendaient leurs propres peuples noirs. Nous connaissons bien des Antillais qui n’aiment pas les Africains Noirs en souvenir de la vente pratiquée par nos propres rois de leurs sujets.

Enfin, Wouloum Seyke, ou Bocar Ba ou Kassataya, ou brigade de complices de Nègres avec les criminels et génocidaires maures, monsieur Diko Hanoun a raison, la cachoterie a trop duré. Qui assume ses propos se découvre même si on lui jette des noms d’oiseau, Diko a été traité de tous les noms, Ould Ciré aussi. Cependant, ils restent connus et identifiables. On ne peut pas discuter avec des fantômes des salauds, il y va de la crédibilité. Vous dites même appartenir à une organisation, c’est dès lors que je vais vous situer selon la sensibilité de votre discours, à ma guise, puisque nous connaissons en général les organisations de nos compatriotes et leur sensibilité. Dorénavant, votre manque de courage ne me gênerait point de dire que vous êtes un voleur, un menteur et un collabo des criminels qui voudraient que l’on attrape un autre voleur et menteur maure à votre place : un NOIR ET UN SALALAUD DE COLLABORATEUR DES GENOCIDAIRES MAURES, envoyez photo et identité au peuple mauritanien des opprimés, les esclaves noirs, les discriminés noirs, les orphelins noirs de l’épuration raciale qui vous lisent en sentant l’odeur fétides de vos maîtres maures, si vous n’êtes pas un de ces maures-là, nous ne sont plus dupes.

Fall Moctar


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je ne me rappelle pas que vous m’ayez acheté dans
un marché d’esclaves en Mauritanie »


Monsieur Mbarek, la nature de notre société s’oppose au respect de certains vis-à-vis d’autres qu’ils considèrent comme des sous-hommes, des esclaves en clair. Si ce n’est pas dit, c’est pratiqué jusqu’au niveau du langage. La hiérarchie en espèce d’hommes différents pose un réel problème de mésentente dans les débats et d’instabilité et de rancœur. Dans cette hiérarchisation les Harratine occupent le bas de l’échelle. Cela ne va pas sans préjugés difficiles à éradiquer, et à déconstruire. En haut de l’échelle se trouvent les maures, les blancs (ou se considérant comme tel), arabes et berbères. Entre les Esclaves Harratins et les Maures se trouvent les autres Noirs avec leur propre échelonnement en castes. Les privilégiés parmi les maures et les Noirs supportent mal l’émancipation de ceux qu’ils tiennent pour des parias. C’est une des raisons de l’échec des organisations noires puisque les parias d’avant ne veulent plus de Nobles, et ces nobles en riposte préfèrent souvent s’allier avec les maures pour se donner une importance que les amures ne veulent pas leur reconnaître.

Notre combat pour l’émancipation des Harratins rencontre le combat pour une vraie citoyenneté, une société d’individus libres où chacun parle et agit à son nom propre, même pas au nom de son père. Mbarek devrait éviter de parler au nom des autres sauf s’il identifie dans une entité déterminée, nous ne savons pas à qui nous répondons. Ce combat ne peut être mené que par des hommes devenus conscients de l’anachronisme d’une tradition intenable, des hommes à l’esprit vif et  libre d’esprit. Les lourdauds d’antan pèsent trop et sont désagréables, à la limite. A voir Mbareck qui se substitue à un autre, je dois mesurer le travail colossal qui reste à faire. Dans ce cas, je ne répondrai plus qu’aux sujets et à des personnes libres et identifiées, quant à Mbarek j’attends sa liberté par rapport aux sujets sérieux, et surtout sa liberté par rapport aux autres.

C’est seulement alors que nous pourrons nous nous lancer et catalyser toutes les énergies sur les choses sérieuses : sur les crimes d’esclavage, de génocides, de dépossession, de tortures, de déportation. Dans toutes ces choses, pour moi sérieuses, il est étonnant de ne jamais vous entendre vous prononcer : là se situe le combat. Pas à ma personne ni la personne des autres que vous semblez incarner. Nous n’attaquons personne en disant qu’il y des évolutions néfastes. Arrêtons de tromper les peules africains, arrêtons de tromper le peuple mauritanien. Puisque vous avez fait tant d’investigation, je vous défie de nous parler de l’évolution du GREM (Groupe de réflexion et d’études sur la Mauritanie), n’y reviens prochainement, à Kassataya, et la relation historiciste avec l’opposition officielle qui a prouvé qu’en soixante ans d’indépendance, elle n’a que foutre de l’esclavage et l’apartheid. Cette opposition dominée par les maures et partagent les prébendes du pouvoir maure qui a fondé la Mauritanie sur la structure esclavagiste qu’ils ne libéreront jamais sans des hommes et femmes qui ont vendu leur âme à la désinvolte, la liberté, l’insouciance, et même la violence. Le monopole du pouvoir depuis l’indépendance sans d’autre partage avec les Noirs que par leur soumission : parlez-en si vous êtes sérieux. Les Noirs sont tolérés en Mauritanie, pas plus. Et cela se prouve tous les jours par meurtre, discrimination, traitements inhumains contre les Noirs du Sud qui transitent en Mauritanie.

Respectons-nous un peu plus pour nous affranchir de l’ordre ancien vers un ordre nouveau. Mais le respect exigé des uns doit rester un impératif pour les autres. Bannissez d’abord la condescendance dans le langage. Le niveau de langage détermine le niveau d’éducation, d’intelligence, voire de connaissance. Nous pouvons dire niveau de culture dans son sens le plus large.

A l’avenir, vous serez gentil de m’éviter le ton de l’impératif quand vous vous adressez à moi, « Vous n'êtes pas obligés… Oubliez, concentrez-vous, etc. » Je ne me rappelle pas que vous m’ayez acheté dans un marché d’esclaves en Mauritanie, ou que vous m’ayez échangé contre un autre esclave comme cela se pratique dans la Mauritanie actuelle, ou que vous ayez une autorité quelconque sur moi, morale ou légale ou légitime pendant.

Fall Moctar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Complicité génocidaire pour un agrément

Il y a de ces Négro-mauritaniens qui veulent gravir les marches par le seul truchement et la complicité active vis-à-vis des criminels.

Le caractère type du colonisé complexé consiste à dialoguer en rampant comme un rat avec ses bourreaux, tout en méprisant complètement son peuple tenu en esclavage.

Il est regrettable que des Noirs mauritaniens tendent leur micro à des génocidaires pour nous faire insulter. C’est dire combien eux-mêmes sont complices de ces crimes d’extermination des Noirs en Mauritanie. Vall a presque raison de tenir ses propos, il sait que ceux qui l’interrogent n’ont aucune conscience de l’histoire. Ils les renvoient donc à l’Histoire. Il sait que ces Noirs là ne demandent rien que ce que le régime criminel maure leur accorde un agrément pour ouvrir une radio en Mauritanie.

Il y a de ces Nègres indignes qui disent qu’ils ne veulent rien et ne valent rien, et ne demandent rien : un peu de compassion tout au plus. Ces intellectuels noirs disent aussi qu’ils ne prennent aucune position, ni pour les victimes dont ils font partie, d’après leurs propres mensonges en Europe : les pendus, les violés, les dépossédés des terres de leurs ancêtres, les dépossédés de leur âme, de leur identité, de leur culture doivent prendre position ouvertement. Ces sombres mendiants disent finalement qu’ils sont neutres, qu’ils sont journalistes, qu’ils sont objectifs. Aïe !!!

Où est donc la dignité ? Ceux qui sont dignes, ne laissent pas se reposer sur leurs deux oreilles leurs meurtriers, ils ne leur tendent jamais de micro pour justifier en niant leurs crimes. Ils les persécutent matin et soir. Le monde ne suffit pas. Qu’ils se cachent en Argentine où en Afrique du  Sud. Les criminels nazis ne jouiront jamais d’audience favorable dans la presse de leurs victimes. Les juifs les capturent et les traduisent devant leurs tribunaux. Seraient-ils octogénaires, ils les jugent et les condamnent selon la conscience de l’histoire de leur peuple mutilé.

Cependant, nos intellectuels sont connus de nos criminels, leur dignité s’arrête à l’apparat, comme dirait Fanon, leur dignité se limite au pain, « mais cette dignité n’a rien à voir avec la dignité de la « personne humaine » (De la violence, Les damnés de la terre). Si on sait que les maures qui ont droit d’audience chez Kassaataya nous ont aussi dépouillés de la terre qui nous générait aussi nourriture, nous concluons de quelle pourriture est notre intelligentsia.  

Fall Moctar


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Inutile PLEJ contre l’esclavagisme du SAWAB

            Comment pourrait-on nous autres opprimés accroître notre réponse ou notre réaction afin de nous prémunir contre les forces dominatrices et malfaisantes de la composante maure ? Telle est la grande question qui anime le niveau de débat actuel et qu’incarne pour la première fois, Biram dah Abeid. L’opposition dans son ensemble se voile la face, pour autant que cette opposition soit dominée par des Arabo-berbères qui trouvent tout intérêt à ce que la question ne soit pas soulevée. Et quand elle le leur est servie, le PLEJ ne trouve aucune justice à en faire son cheval de bataille. Autant dire que la justice sociale contre l’esclavage et l’apartheid est au-dessus de son audace, ses moyens et ses prétentions.  

L’homme par le moyen de la technique et de la science a su rendre la nature moins hostile, plus clémente à son égard, cependant quand le Négro-mauritanien est placé face à son semblable, les esclavagistes maures d’emblée malfaisants, de surcroît intentionnellement décidés à nuire, on est en droit de se demander à quel parti le Noir victime de l’esclavage et l’apartheid devra faire recours.

La domination, savons-nous, trouve son foyer génétique dans la traitre oppression de la faible conscience d’appartenance de la masse des Négro-mauritaniens, par la conscience la plus sadique de la tradition esclavagiste d’un autre temps des Arabo-berbères. 

Les Négro-mauritaniens et les Arabo-berbères n’ont pas les mêmes déterminations, les mêmes sentiments, ou pour rependre Paul Janet, ne sont pas motivés par les mêmes faits de conscience. Nous autres Noirs mauritaniens sommes restés assez innocents, l’autre par contre, l’Arabo-berbère, en raison d’une meilleure conformation due à une expérience de domination du Nègre plus déterminante dans l’existence, est plus que jamais stimulée par l’ambition de la visée hégémonique, en quoi elle est plus responsable de la suite de l’histoire de la Mauritanie. Ce sont les maures qui effectivement ont tramé et établi la situation de crise actuelle, l’histoire désormais de tous les procès qui vont s’ouvrir contre l’esclavage et l’apartheid constitutifs de la fondation et du fondement de notre société. Cela constitue désormais une connaissance fondamentale pour toutes les deux consciences noire et maure, connaissance de l’ingénuité trahie de l’une, connaissance de la perfidie décevante de l’autre.

Toutes deux imbues de cette connaissance n’en cesseront néanmoins pas de communiquer. Mais on peut imaginer à partir de là quelle sera la nature du rapport ; ou bien que ne se demande-t-on, pourquoi la conscience trahie et esclavagisée ne se venge pas, pourquoi l’agneau ne s’en prend pas à l’oiseau de proie (Nietzsche). Le PLEJ n’a aucune réponse aux questions essentielles !

Partout où le faible a offensé, le fort a infligé des représailles ; mais il se trouve dans notre cas - et c’est en général le cas, voire toujours le cas - que c’est l’hégémonie maure qui trahit et rend impossible l’existence du Noir en la réduisant en objet de toute sorte, objet de corvée, objet de folklore, objet sexuel si l’on pense au cuissage dans toutes les couches noire puisque la famine a réduit le Noir à ce niveau en Mauritanie. Les faibles quatre-vingts pour cent de Noirs se soumettent craintifs. Quelle voix s’élève donc en dehors de Biram Dah Abeid ? Le PLEJ ? C’est pour parler des inondations ! Pas plus ! Conscient que la violence structurelle trouverait son double dans la violence physique et matérielle qui a causé génocide et déportations en 1989, dépossession de toutes terres jadis appartenant aux familles noires, le PLEJ n’ose aucun recul ou problématisation de l’existence du Noir en Mauritanie.

Ce qui revient d’ailleurs à la même chose à dire qu’il es INUTILE, entendu que l’usurpation d’intérêts a de profondes répercussions chez les victimes, conséquences physiques, psychiques, matérielles. Toute l’histoire de la domination maure s’en explique, et la réalité s’avère manifestement dure à dire pour ces faux opposants et opportunistes : voilà la réalité , le réalisme de la condition du Noir opprimé que certains tendent ou préfèrent oublier dans la nécessité d’un duel intersubjectif, théorique et pratique, pertinemment question d’affranchissement  de la conscience Négro-mauritanienne de l’esclavage et l’apartheid, si contraire à la vision rêveuse du PLEJ et aussi l’inutile AJD qui n’ont rien à redire de la revendication esclavagiste de l’association maure pour la pérennité de l’esclavage, je dire SAWAB.

Fall Moctar

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Destin dans la sphère de l’esclavage d’Etat

 Qu’il me soit permis de reconnaître que le sommeil millénaire d’une communauté, inconsciente de son état déplorable de par un silence entretenu par sa généalogie à cause d’une honte insidieuse soit à
l’origine de la perpétuation de la domination esclavagiste en Mauritanie. La réalité du phénomène sans conteste s’atteste par son abolition par les colons français en 1905, puis par l’Etat mauritanien indépendant en 1981. La condition d’esclave historique étant en soit une abomination pour ma famille et pour des milliers d’autres familles, toutes les familles de la communauté haratine conserve ce sens exécrable de l’humiliation actuelle. Le sens de la chose dis-je reste le même quelque soit par ailleurs les formes multiples de ses manifestations. En ne prêtant pas attention aux formes dans cet article, mais seulement au sens unique, il se trouve que l’on déborde la communauté des esclaves reconnus par leur appartenance sociale pour embrasser tous les négromauritaniens. En effet, l’Etat exige désormais la même allégeance à toutes les catégories noires de la populations aux fins de jouir de quelque liberté dans leur existence, de droits civiques et politiques, que l’on soit soninké, halpularen, bambara, wolof.

    L’objet de mon propos mettra en question une couche particulière de population dont le trajet se rejoint, à savoir la fuite de leurs parents et grands-parents de la Mauritanie quand l’esclavage battait son plein, par les rapts d’enfants et d’adultes, par l’acquisition de personnes, par les razzias. Il s’entend que je voudrais, comme dirait le poète américain Edgar Allan Poe, enfermer dans ces lignes la période la plus récente de ma vie, qui m’a réduit en me rendant conscient de ma vilité parmi une société dont je
    n’étais point préparé au fondement de son système d’apartheid, d’esclavage où je ne saurais me réaliser sans vendre mon âme et mon corps à quelque seigneur arabo-berbère qui prêche la fin de
    l’esclavage en Mauritanie, mais qui l’entretient politiquement, socialement, qui met mon existence en péril, et qui trouve dans ce fait sa sécurité et la sécurité de sa descendance.

    Dans cette condition tout mon honneur reviendra à rompre avec cette société pour ma sécurité et pour
    l’épanouissement de ma descendance. C’est ma passion actuelle au prix du bonheur des générations futures, ou l’acceptation de la servilité au prix de l’humiliation des ces dernières pour encore plusieurs générations.

      En racontant la turpitude de la période récente de ma vie, tous les haratine se reconnaîtront, qu’ils soient nés au Sénégal et y demeurent encore ou furent contraints de regagner la Mauritanie après les pogroms subis au Sénégal, ou qu’ils n’aient jamais quitté la Mauritanie.   

    Je suis d’ethnie naturellement Haratine, né le 27 février 1971 à Dakar, au Sénégal où mes parents se sont réfugiés depuis leur enfance afin de fuir l’esclavage subi en Mauritanie. Les événements d’avril 1989 créèrent un mouvement de populations jamais connu dans la sous-région. En effet des sénégalais établis depuis longtemps en Mauritanie et des milliers de noirs mauritaniens ont été expulsés vers le Sénégal et le Mali. Du côté du Sénégal, les anciens esclaves ayant fui la Mauritanie pour échapper à la servitude ont été déportés en Mauritanie suite à la chasse aux maures entreprise, en réaction aux événements en mauritanie. Dialectique : départ du fait de l’esclavage et retour du fait de l’esclavage.  

    J’ai suivi le cycle du lycée en lettres modernes. Etant major de promotion en 1993 je fus récompensé
    d’une bourse d’études qui me menait à l’institut de presse et sciences de l’information de Tunis, qui devrait couvrir le cursus universitaire jusqu ‘à la réalisation d’une thèse. Je passai ma maîtrise des sciences de la communication avec succès. Mes professeurs reconnurent en moi un esprit de synthèse et une aptitude à la philosophie bien au dessus de mes camarades. Mon mémoire soutenu sur la
    « théorie de la communication des consciences » ne laissait pas de doute sur le fait que j’aurai irrémissiblement droit au chapitre de la discipline. Mais les prédispositions nécessitent certes un environnement pour éclore au grand jour. Pour un noir ce n’est pas encore en Mauritanie où il pourra faire preuve d’intelligence.

    Je retournais en Mauritanie à la fin de l’année 1998 la tête haute, confiant et insouciant, mais aussi inconscient des dangers, de la haine qui m’attendait. Je ne tardai pas à me confronter à l’expérience de devoir être appelé ouvertement à accepter le joug du cynique directeur de l’hebdomadaire La Tribune, Mohamed Vall ould Oumère. Il me demandait de lui prêter allégeance. A savoir qu’en vertu des rapports historiques esclavagistes et tribaux il m’a déclaré que je devais rester dans sa concession sans quoi je serai exposé aux représailles de la police, qu’il en était ainsi pour tous les haratine qui refusaient d’avoir de la «famille», (en clair, cela voulait dire avoir un protecteur),
    m’obligeant avec l’insistance de mes propres parents à démissionner de mon travail de reporter à la filiale Mauritanienne du groupe Sud-Com sénégalais, Sud-Hebdo, dirigé par Moussa Bâ sous prétexte que les responsables de ce journal sont des «sénégalais», (c’est à dire noirs et opposants à
    l’authenticité arabe de la Mauritanie. Ni cependant Moussa Bâ, ni ould Oumère, ne daignèrent m’établir une carte de presse.

    J’ai manifesté ma réticence à ould Oumère après qu’il a refusé de me payer les frais de deux reportages qu’il a lui-même commandés sur «la dualité arabe/français dans le système administratif et social de la Mauritanie», et «l’incidence de la francophonie dans le pays». Je dévoilais l’existence
    d’associations qui appelaient en effet  à l’authenticité arabe, voire blanche de la Mauritanie, mais aussi la pénétration progressive inévitable du français grâce aux structures tels que l’Alliance et le Centre culturel français. Sachant l’irréductibilité de ma position théorique sur la question, Oumère afficha un silence cynique, pendant que mes parents me pressaient de persévérer dans sa concession et de faire preuve de discipline, ou plutôt d’esclavage. Il y avait certes pas de recours possible pour cette raison évoquée de pouvoir disposer de moi librement comme bien d’autres haratine dans sa maison, et que ma promotion dépendît de lui, avec la menace signalée de répression par la police au moindre signe de sa part. On s’en était d’abord remis à lui afin que j’obtienne une carte de presse nationale, étant diplômé, ayant aussi une petite expérience dans la pratique, en vain. Nous ignorions bien l’esprit qui
    l’animait, est-ce facile pour un esclave de reconnaître la mentalité de son seigneur qui lui dit qu’il incarne son bienfaiteur devant l’Eternel. Silence encore silence. Puis à un parent du candidat à la présidence, Chbih, travaillant à la cour des comptes, aussi en vain.

    Comment un esprit libre versé dans l’analyse théorique se réduirait à la soumission d’un « seigneur » sans pareille disposition, ne jouissant que de la puissance d’un héritage social, esclavagiste, qui déclare à qui veut l’entendre la réconciliation de toutes les couches sociales, qui déplore le mal de la société, qui donne conseil aux dirigeants au même titre que tous les autres directeurs d’organe de presse de son espèce, mais ce langage n’est que l’appendice de celui du régime, un prolongement de son hypocrisie et de son mensonge fatal à tous ceux qui s’abusent de son caractère insidieux au point de tendre à prendre sa liberté d’opinion et d’action, ou seulement à vouloir disposer de sa dignité. Quel est en effet le destin des milliers de mauritaniens qui ont jubilé après la déclaration de l’ouverture pluraliste de 1991, la déclaration de la démocratisation du système politique faite par le sanguinaire Maawiya Sidi Ahmed Taya. Ce n’est que dans le contraire des vertus de la démocratie et de la justice que la clique des esclavagistes peut perpétuer ses crimes. Et cette clique réussit sachant qu’elle dispose d’un soutien dans la mentalité de milliers d’autres citoyens qui fonctionnent dans la conviction que la Mauritanie comporte une franche d’esclaves désignés par le fondement de son existence. Ils verront à jamais de mauvais œil une égalité de dignité, de sainteté et de droits avec les esclaves de leurs grands-parents et de leurs parents, leurs esclaves. Le cynisme ayant conduit à la dichotomie délibérée des races arabo-berbères et négro-africaines en ennemies.

    Le refus de ce fait conduit à la révolte ou au silence. Il n’existe pas de réseau capable de conduire une révolution en règle où l’on peut augurer le succès de renverser de son piédestal le système. D’où
    l’humiliation individualisée et le silence isolé et autiste des individus et des familles.   

    On sera persuadé que je ne suis pas le seul à avoir éprouvé les circonstances de l’esclavage pratiqué à un niveau supérieur de la société dans ce qu’elle pourrait avoir de plus noble, la presse ou
    l’administration en général. Ma particularité ne tient qu’à ce que je soit né et que j’aie grandi loin de cette sphère délétère, comme tous les haratine persécutés au Sénégal et qui ont dû venir sentir l’odeur incroyable de la haine, du mépris en montant l’échelle sociale. Quant à ceux qui sont nés dedans il
    n’est pas question ici de leur reprocher d’y grandir et d’avoir joui parfois de certains profits au détriment de leurs compatriotes non instruits, mal éduqués, mal logés, mal nourris, souvent incapables de l’introspection qui révèle une condition révoltante.

    L’expérience dans l’organe privé de Mohamed Vall ould Oumère se confirme encore chez l’agent des renseignements  Khatri ould Dié, avec qui j’ai travaillé vers mars /avril. Je convins verbalement quand même avec le directeur de ce journal qu’il me serait établie une carte de presse, versé un salaire au même titre que les autres journalistes qui ne vont pas travailler plus ou mieux que moi. Après la publication de ma « Considération sur la culture et la Communication politique en Mauritanie », Ould Dié refusa de me payer bien que mes autres collègues fussent rémunérés, il y avait bien sûr le peul Samba qui fut mon promotionnaire à Tunis et le soninké Diagana, présentateur déchu du journal en français a la Télé. C’est alors que j’appris que Ould Dié était en effet un agent des renseignements sous couvert de son journal qui s’aligne sur la presse officielle.

    La complicité de l’Etat dans cette situation est sans conteste. Mes études en Information / Communication me menaient directement à l’analyse sociale selon les prémisses de cette discipline. Or celles-ci centralisent le couple conceptuel domination/soumission.  En me rendant compte que les directeurs de la Radio, et de la Télé, le chef du département français de l’information de la Télévision nationale, sous la direction de qui j’ai travaillé, appartenaient tous à ma tribu, je
    n’oserais pas ne pas énoncer l’esclavage d’Etat à la base des rapports sociaux en Mauritanie. A la Télé, je manifestais encore ma réticence à la vue du traitement discriminatoire du personnel qui au comble de l’abattement se séparait en arabo-berbères et en négro-africain au moment de prendre le thé à l’heure de pause, les premiers dans la salle des caméras, les seconds en bas dans l’atelier de menuiserie. Par ailleurs une pléthore de personnel avec carte de presse nationale, qui n’a jamais mis pied dans une école de presse, deux à trois fois mieux payée que moi, venant au milieu de la journée pour repartir aussi tôt tenait le haut du pavé.

    Une fois qu’ un soninké nommé Diagana fit passer ma voix à l’antenne, le sujet portait sur des commerciaux canadiens séjournant à Nouakchott, le directeur général de la Télé, Yeslem, entra dans une colère rouge. Il disait qu’un accent béninois (ou sénégalais) n’avait pas à passer à l’antenne. Il semble que la carrière de Diagana faillit en pâtir. Par la suite mon salaire déjà minable de 10 000 (dix milles) um fut divisé en deux, un haratine devait se contenter de ce que son «maître» voulait bien lui céder.

    Il me restait à manifester ma désapprobation, alors qu’il y avait assez de charges contre moi, on pouvait dans tous les cas en créer pour m’inculper, ou me taire en me soustrayant à mon domaine de la presse, ou quitter le pays.

    Toutefois, c’est depuis mon expérience avec ould Omère qui serait le descendant d’un émir du Trarza, la région qu’avait fuie mon père, que j’avais commencé aussi des démarches afin de trouver une inscription dans une université, du moment que ma bourse restait en instance de validité : je n’ai jamais redoublé une classe, je ne suis pas resté deux ans sans étudier (ce sont là des motifs de refus
    d’attribution d’une bourse), et j’étais major de ma promotion au bac en 1993. Ma pré inscription confirmée par la Sorbonne Paris 3 sous la direction du professeur Francis Jacques, la direction de
    l’enseignement supérieur refusa de confirmer la validité de ma bourse. De sorte que je partis le 25 septembre 1998 pour la France à mes frais, avec un visa étudiant long séjour. Une fois inscrit, je reformulai le souhait de la reconduite de ma bourse par le biais de l’ambassade, ce qui fut refusé trois mois durant jusqu’en janvier 1999.

    Je voyais un dernier refuge dans mon statut d’étudiant, d’un point de vue administratif, je ne pouvais prétendre à autre chose, ni travail, ni aucune implication sociale en dehors du réseau esclavage étatique. Une fois que le directeur de l’enseignement supérieur me soumit à un interrogatoire à
    l’ambassade, avec des questions policières sur mes fréquentations, avec l’injonction de quitter Paris pour la province, je compris qu’il ne me restait plus de sécurité. Tous ceux à qui on a posé ces questions en Mauritanie ayant été torturés.

 

Moctar Fall

 

 

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