A.H.M.E.

ARTICLE 106 :

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RETOUR DE BIRAME DAH ABEID :«Je tends la main à tout le monde pour éradiquer les tares qui divisent le pays»

 

Après des heures d’attente devant l’aéroport de Nouakchott où ils étaient des milliers à attendre le retour du président d’IRA, Birame Dah Abeid, fraîchement auréolé du prestigieux Prix des Nations Unies des droits de l’homme, la délivrance sera bruyante lorsque leur idole apparut, flanqué de sa femme Laïla, le trophée sur sa poitrine. Assaut des nombreux journalistes venus immortaliser l’évènement, puis bain de foule que la sécurité d’IRA parviendra mal à maîtriser. L’affluence était en effet monstre, sous le regard des gendarmes de l’aéroport, dépassés par l’ampleur de la foule. Des dizaines de bus avaient en effet déversé des centaines de sympathisants et militants de l’organisation antiesclavagiste, venus des Moughataas de Nouakchott, mais aussi de l’intérieur du pays, Nouadhibou, Zouerate, Boutilimit, Moït, Sélibaby, Boghé, etc. Quelques filles s’évanouiront sous le coup du soleil et la pression de la masse délurée. Une marche à pied et une autre motorisée emprunteront par la suite l’Avenue Gemal Abdel Nasser avant de mourir devant l’estrade montée devant le stade de la Capitale. Beaucoup d’ONG des droits de l’homme, telles que Covire, Touche pas à ma nationalité, Maprom, mais aussi des représentants de partis politiques, comme Mouvement Pour la Rénovation (MPR) de Kane Hamidou Baba, étaient venus à l’accueil. Plusieurs intervenants se succéderont au micro, à l’image de Bala Touré, Secrétaire chargé des Relations Extérieurs d’IRA, Brahim Ould Abeid, vice-président de l’organisation, Djibril Sow, Issa, Ahmed Baba, IRA-France et plusieurs autres, avec un intermède musical halpulaar. Prenant la parole devant des milliers de têtes noires, Birame reviendra sur son Prix, sur la tentative de la CNDH et des ONG cartables de s’y opposer en pleine assemblée des Nations Unies. Son triomphe, il le savourera avec ironie, presque persifleur. Apparemment, le discours du leader antiesclavagiste ne semble pas avoir beaucoup changé, notamment sa verve pleine de charge contre le système esclavagiste et ses suppôts de la couche haratine, contre l’institution religieuse. Il a rappelé que ce Prix est le fruit de cinq années de lutte, là où d’autres comme Nelson Mandela, Martin Luther King, Amnesty Internationale, la Croix Rouge ont mis des dizaines d’années de combat pour le décrocher. «Aujourd’hui, le système doit avouer sa défaite » lancera-t il, avant de déclarer son engagement ferme à poursuivre son combat jusqu’à l’éradication de l’esclavage, l’ouverture des pages judiciaires des crimes commis entre 1989-1992 contre les Négro-mauritaniens, le traitement équitable de la situation des Salafistes, l’instauration de la justice et de l’équité, la fin des privilèges de classe et de race. Enfin, Birame qui n’a pas ménagé la presse nationale, lui reprochant de ne pas couvrir avec neutralité et objectivité les actions de son mouvement, a réitéré sa volonté de voir le président Mohamed Ould Abdel Aziz et le gouvernement mauritanien lui tendre la main, pour réaliser l’idéal d’une Nation réconciliée, unie dans sa diversité et débarrassée de toutes les tares qui gangrènent sa cohésion.


C.AÏdara/ Journal Authentique-Mauritanie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Marches en faveur de Rahme Mint Legreïvy :
Qui soutient Salma et ses enfants ?


Marches en faveur de Rahme Mint Legreïvy : Qui soutient Salma et ses enfants ? Partout, à Cheggar, comme à Nouakchott, Nouadhibou et Akjoujt, les marches s’ébranlent pour soutenir Rahme Mint Legreïvy, inculpée par le Parquet de la République de Nouakchott pour pratiques esclavagistes sur une mineur du nom de Yemma Mint Salma, puis incarcérée depuis dimanche 10 février 2013 à la Maison d’arrêt de Sebkha.

Personne ne se soucie cependant de la jeune esclave présumée, ni de sa mère
Salma, ni de ses frères, Bilal et Saleck, qui sont nés selon leurs propres aveux, « esclaves de la famille Legreïvy ». Ni marche de soutien, ni élan de solidarité, ni compassion pour ceux qui n’ont comme tribu et comme famille que leur cercle restreint, sans ascendants ni arbre généalogique.

Seule l’
Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et son président, les épaule dans leur terrible épreuve, ou pour le moment, l’Etat mauritanien, qui est en train d’écrire une nouvelle page dans l’histoire du pays.

Le cas de
Rahme Mint Legreïvy est en train de devenir un fait de société. Des dizaines de personnes à Akjoujt, à Nouadhibou et Nouakchott multiplient depuis dimanche 10 février 2013 des marches de protestation devant les sièges de leur gouvernorat respectif pour exiger la libération immédiate de celle que le Ministère public a inculpé formellement de pratiques esclavagistes et placé en détention préventive sur une plainte déposée par les victimes, conformément à l’article 2 de la Loi de 2007 criminalisant de telles pratiques en Mauritanie.

A
Cheggar, fief de la famille Ehel Legreïvy, les manifestants ont menacé de fermer la Route de l’Espoir, unique voie de connexion entre Nouakchott et les villes orientales du pays. Pendant ce temps, les réunions tribales se sont multipliées et des contacts tous azimuts ont été pris avec les hauts responsables militaires et civils pour que cette affaire cesse immédiatement, et que Rahme Mint Legreïvy soit libérée.

Mais personne ne se soucie des victimes présumées. Pour elles, il n’y aura ni marche de soutien, ni élan de solidarité. Elles devront tout simplement faire passer leur calvaire et leur malheur tutélaire dans la case pertes. Sans droit de reconnaissance des torts qu’ils ont subis, sans compensation, sans même la satisfaction d’une justice équitable qui leur soit rendue. Ils doivent tout simplement disparaître et se faire oublier.

A
Salma, la mère de cette famille d’esclaves présumée, ce sera 60 ans de servitude qu’elle devra accepter de ravaler. Pour ses enfants, Saleck, la quarantaine presque, Bilal la trentaine, et Yemma la vingtaine mais simple d’esprit, ce sont toutes ces années d’abrutissement, de corvées interminables, de privations, sans enseignement, qu’ils devront enterrer. Et repartir dans la vie à zéro, sans gîte, sans instruction, sans formation, sans revenus.

L’ONG de défense des droits de l’homme,
IRA, initiatrice de cette démarche qui a permis de découvrir ce cas présumé d’esclavage, estime d’ailleurs que la procédure est encore incomplète, jugeant que c’est toute la famille Ehel Legreïvy qui doit aujourd’hui répondre devant la justice, en l’occurrence Marième Mint Sidi Salem, la mère de Rahme et maîtresse attitrée de Salma, ainsi que sa fille Mahjouba, maîtresse de Bilal, en particulier, car jugés solidaires du même acte pour lequel Rahme a été inculpée et incarcérée.

Ce que les marcheurs et les souteneurs de
Rahme Mint Legreïvy semblent oublier, selon Hamady Ould Lehbouss, conseiller de Birame Ould Dah Ould Abeid, président d’IRA, c’est que cette affaire a déjà pris des ampleurs internationales. Toutes les ONG de défense des droits de l’homme dans le monde et toutes les institutions européennes et onusiennes spécialisées dans ce domaine, selon lui, ont à présent l’œil rivé sur cette affaire.

De la manière avec laquelle l’Etat mauritanien règlera ce cas dépendra largement sa côte sur le plan international, eu égard aux engagements qu’il a déjà pris vis-à-vis de ses partenaires sur l’interdiction de l’esclavage et sa fermeté à appliquer les lois y afférentes, fait-il remarquer en substance.

D’après lui, cette situation met actuellement les autorités mauritaniennes dans un véritable embarras, car elles se trouvent prises entre le marteau d’une partie non négligeable de leur opinion, notamment la notabilité féodale arabo-berbère qui constitue la force dominante dans le pays, et l’enclume de la communauté internationale ».

Il s’étonnera par ailleurs des multiples injustices infligées à d’autres membres de la communauté arabo-berbère, sans qu’aucune marche ne soit déclenchée ni manifestation de solidarité. Il citera dans ce cadre les exactions quotidiennes du préfet d’
Arafat et celui de Toujounine, dont la dernière en date est celles subies par la famille Ehel Sidi Mohamed, dont la maison a été détruite et leurs deux filles incarcérées, pour s’être opposées à la spoliation de leur terrain que le préfet veut attribuer à des proches, selon leur déclaration à la presse.

Cheikh Aïdara
Source :
L'Authentique (Mauritanie)


 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Face aux ratés de la délégation officielle,
le discours de Birame était de trop

 


5ème Session du Forum des Nations Unies sur les Droits des Minorités
Face aux ratés de la délégation officielle, le discours de Birame était de trop

Le président d’IRA-Mauritanie, Birame Ould Dah Ould Abeid n’avait finalement pas besoin de prononcer un discours devant la 5ème Session du Forum des Nations Unies sur les droits de l’Homme qui s’est tenue à Genève (Suisse) les 15 et 16 novembre dernier. L’ambassadeur Ould Zahaf et le Commissaire aux droits de l’Homme, Ould Khattra, qui représentaient la Mauritanie ayant donné eux-mêmes aux experts du Comité assez d’arguments pour sa cause.


De l’avis des observateurs qui ont relayé les assises, la Mauritanie a été mal représentée au cours de la 5ème Session du Forum des Nations Unies sur les droits de l’homme. L’ambassadeur de la Mauritanie à Genève, Ould Zahaf ainsi que le Commissaire aux droits de l’Homme, Ould Khatra auraient multiplié les bourdes lors de leur audition devant le comité des experts. Bien que la Mauritanie ait adhéré au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, l’ambassadeur aurait invoqué l’inégalité entre homme et femme, pour justifier la non application des dispositions du pacte en Mauritanie, insinuant que l’Islam serait quelque part incompatible avec le respect des droits de l’homme. A cela devait s’ajouter les réponses invariablement différées aux questions qu’on leur posait, et l’invocation fallacieuse du Coran pour remplir le vide en matière par exemple de lutte contre le Sida. Comme programme de lutte contre cette pandémie, la Mauritanie n’aurait comme programme, selon Ould Zahaf, que l’abstinence. Ce qui aurait attiré sur la délégation sarcasme et même atterrement chez certains délégués africains qui se seraient sentis humiliés par cette mauvaise prestance. Pour justifier l’usage de l’arabe, l’ambassadeur aurait invoqué que «c’est la langue du Coran», reconnaissant tout de même que le français est la langue de travail et que les revendications des groupes minoritaires, «ont été examinées favorablement par le pouvoir». Pire, la délégation aurait même fait étalage d’un tel manque de tact diplomatique, qu’ils ont fini par irriter la salle. Le paradoxe sera atteint avec la question de l’esclavage, lorsque croyant bien s’en sortir, l’ambassadeur annonça que «ce qui est pratiqué en Mauritanie relève de l’esclavage moderne plus que de l’esclavage ancien », poussant l’un des délégués à lui rétorquer que «c’est encore plus grave».
C’est à la suite de cette si mauvaise prestation qu’interviendra le discours de Birame Ould Dah Ould Abeid qui reviendra sur son emprisonnement lui et ses compagnons après l’autodafé d’ouvrages malékites, soulignant que ce geste a été instrumentalisé par le gouvernement et par la délégation officielle présente à Genève. Il a expliqué l’attaque dont son organisation fut l’objet de la part des imams, des magistrats et du pouvoir, ce qu’il a appelé «le corps du leadership mauritanien à dominance arabo-berbère». Il nommera même l’attaque dont il fut l’objet de «manigances sournoises des autorités mauritaniennes » qui voulaient l’exclure de la communauté de destin et de l’ordre social, pour le punir d’avoir brûlé «des exemplaires d’écrits de jurisconsultes de sociétés esclavagistes datant du 9
ème et 15ème siècle» et qui sont toujours enseignés. Ces livres seraient selon lui un «véritable Code noir, d’essence raciste, foncièrement anti humaniste, vecteur de stigmatisation et de violation des principes universels d’égalité à la naissance et en droit, ainsi que la violation de l’esprit et de l’essence égalitaire, de justice du Coran et de l’enseignement prophétique». Birame dénoncera devant cette tribune cette «classe politique et religieuse mauritanienne –en majorité de tendance esclavagiste » qui l’aurait vite déclaré apostat. L’opportunité pour lui de demander à la communauté internationale d’exiger de la Mauritanie le respect des textes auxquels elle est partie. Il a souligné que si la Mauritanie veut mériter le qualificatif d’Etat de droit, elle doit s’accorder aux exigences du droit international, sans tapage ni mauvaise foi, et que par ailleurs, si elle veut mériter le qualificatif d’Etat islamique, elle doit se conformer aux enseignements du Coran et de la Sunna, en appliquant l’équité et la justice entre ses citoyens, en cultivant la fraternité entre ses communautés, en portant plus d’égards aux humbles et aux opprimés, loin de tout mensonge.
Le temps de tourner en dérision la prestation de la délégation du gouvernement, il dira que le droit des noirs et des Haratines en Mauritanie continuent à être bafoués. Il démontera par la suite tous les arguments développés par la délégation, soulignant que l’Islam est étranger à tout ce qui a été dit. Selon Birame, au contraire, l’Islam est une religion de justice, d’égalité et de paix, même si la réalité dans les sociétés musulmanes prouve le contraire. Et de relever la contradiction entre la Mauritanie qui a ratifié le Protocole relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et cette autre Mauritanie qui invoque l’impossible égalité entre les hommes et les femmes pour justifier son manque de bilan dans le respect des clauses du protocole. Sur l’abstinence comme seul programme de lutte contre le Sida en Mauritanie évoqué par la délégation officielle, Birame répondra que pourtant, personne ne se gêne à dilapider les fonds octroyés par ONUSIDA, évoquant les détournements opérés sur ce fond et l’impunité de ses aute
urs.
Sur l’esclavage, il évoquera la trahison de la cause dont les premiers auteurs ne sont autres, selon lui, que les responsables mauritaniens issus de cette frange. «Concernant l’esclavage (…), il y a de très rares hauts fonctionnaires mauritaniens issus de la communauté servile, ces descendants d’esclave, dont je fais partie et dont fait partie l’ambassadeur de Mauritanie à Genève, trois ministres du gouvernement sur trente, qui bénéficient de temps à autres de nominations à des postes qui riment avec la récompense quand on assume le faux témoignage sans trop de scrupule» dixit Birame Ould Dah. Pour finir, le président d’IRA soulignera que le combat de son organisation est «pour l’avènement d’une Mauritanie où tout être humain sera respecté, indépendamment de tout particularisme autre que le fait d’être un humain».

JOB
L'authentique-Mauritanie 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

Le retour de Sidioca, se fera-t-il dans la sérénité ?

 

Comment faire revenir le Président Ould Cheikh Abdellahi à Nouakchott sans qu'il se fasse agresser ? La question mérite bien d'être posée au vu de la réaction isolée, ! et largement critiquée, de quelques voyous à la solde de personnes malintentionnées qui se sont pris mardi dernier au domicile du président déchu..

La question du retour à Nouakchott du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pose problème. Annoncée pour la semaine dernière, la nouvelle de sa venue dans la capitale avait créé des vagues dans le microcosme politique : après la publication d'articles incendiaires qui visaient la personne physique du président, des groupes d'individus ont été conduits à bord de véhicules au domicile de celui-ci qu'ils ont visé par divers projectiles.

 

Tous les observateurs sont d'avis que l'opération résulte d'une machination menée par des camps politiques proches du pouvoir, les commanditaires identifiés appartenant au cercle des civils, soutiens du HCE. Il semble que toutes les personnes qui ont été arrêtées lors de la manifestation, ont été relâchées. Malgré tout, le FNDD compte réserver à son hôte, un accueil triomphal à Nouakchott.

Au constat de cette situation, la venue à Nouakchott de Sidioca pourrait poser problème : le trajet de Lemden - Nouakchott pourrait être pavé d'embûches. Il n'est pas exclu que quelques zélés soutiens du pouvoir, essaient de se faire remarquer et signifier son appui aux hommes forts de l'heure, en agressant l'hôte du jour. Dans les articles parus sur la question, il a été noté : " des milliers de Nouakchottois s'apprêtent à accompagner le cortège d'insultes, de crachats et de lapidations... Certains comptent déplacer le siège aux environs d'Aleg, pour l'entreposer au bord de la route, entre Ajouer et Nouakchott où la pierre manque. L'étape de Boutilimit promet une lapidation fameuse, pire que celle subie par Ould Taya lors des élections présidentielles de 1992 ". Intimidations ou menaces qui aboutiront à des actes réels dont les dommages restent imprévisibles! , le retour de Sidioca est une équation dont la réponse ne peut provenir que du HCE.

Serait-elle mue par une volonté sincère de permettre au président et à ses soutiens de mener leur action comme bon leur semble, que la junte réussirait, sans coup férir à canaliser la manifestation. Avec le risque que la réussite de ce retour ne consacre Sidioca aux yeux de l'opinion nationale et internationale. Mais la junte tricherait-elle, que la situation dégénère. Parce que les individus agressés, ne se laisseront pas faire. Et à ce moment, bonjour, les dégâts…

En tout état de cause, même si l'épreuve s'annonce mouvementée, le président Sidi sera bel et bien à Nouakchott. Et dans les plus brefs délais, selon l'un des membres de la commission du FNDD mise en place pour l'occasion, et qui est à pied d'œuvre pour préparer cette arrivée.

 

Le 18/01/2009

Écrit par Ahmed B   

Source : http://www.lauthentique.info/index.php?option=com_content&task=view&id=3916&Itemid=1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Destitution du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi

L'option pression populaire planifiée

 L´AUTHENTIQUE

 

    Si Sidi Ould Cheikh Abdallahi n'avait pas pris la décision du 6 août 2008, celle limogeant d'un coup tous les généraux de l'Armée, il n'y aurait certes pas eu de coup d'Etat le 6 août, mais une marche populaire machiavéliquement bien planifiée qui devait prendre d'assaut la Présidence de la République le 10 août exactement.

      L'aveu serait d'un sénateur qui parle d'une centaine de milliers de personnes qui devait être encadrée pour destituer le Chef de l'Etat. Le sénateur qui s'exprimait dans un média nippon, soulignera que la marche populaire planifiée par les députés et sénateurs frondeurs, et qui a été déjouée par le coup d'Etat prévoyait de défoncer les portails de la présidence, même s'il devait y avoir des victimes.

    Ainsi, l'armée ne serait pas intervenue lorsque le président de la République, selon le sénateur en question, a commis un coup d'Etat contre les institutions parlementaires en imposant les présidents des deux chambres ou quelques textes de loi pour satisfaire ses partenaires politiques, comme le texte de loi criminalisant les pratiques esclavagistes. L'armée ne serait intervenue que quand le Président s'est mis à vouloir toucher aux institutions constitutionnelles et en limogeant la hiérarchie militaire d'un seul coup. Il semblerait que les sénateurs avaient voulu rejeter la loi criminalisant l'esclavage car le texte ne comportait aucun volet économique capable de prendre en charge les besoins de cette frange fragile.

    Mais le président de la République serait intervenu dans le travail parlementaire pour demander aux élus de l'adopter.  Selon le sénateur, ses collèges auraient soutenu, lors d'un "Iftour " avec le président du Haut Conseil de l'Etat, le général Ould AbdelAziz, leur volonté à amender la Constitution pour faire en sorte que le président de la République puisse être destitué par le parlement.

 

 

 

 

 

 

 

 

Mise au point : Ma ligne n’est pas figée

 

Votre site a posté, comme il le fait très souvent, un article de « L’Authentique » titré par moi : Pouvoir-Opposition : Le peuple y’en a marre. Je m’attendais certes à ce que cette « analyse » suscite des réactions diverses, et même des critiques quant aux prises de position que j’assume entièrement puisque je signe de mon nom tout ce que j’écris.


Parmi ces réactions donc, il y en a qui viennent d’anonymes qui n’interviennent que dans les débats sur
Cridem que pour tirer à boulets rouges sur ceux qui ont un brin de courage pour exposer (au sens littéral du terme) au grand jour leurs opinions sur des questions d’intérêt national.

Je n’ai pas l’habitude de me battre avec des fantômes mais je dirai tout simplement à ces
« anonymes » que ma ligne n’est pas figée. Je n’ai pas pris d’engagement à ne défendre que l’opposition ou à ne m’attaquer qu’à la Majorité. Ce serait fausser le rôle du journaliste que de vouloir lui imposer de choisir son camp (majorité ou opposition).

Même si certains l’ont fait d’eux-mêmes. Je dirai moi, comme
Albert Camus, que le seul engagement qui vaille c’est « la défense de la vérité et de la liberté ». Quand l’Etat maltraite, emprisonne ou tue, il est condamnable qu’un journaliste reste indifférent. Ce serait « complicité et participation au crime », comme disait Sartre.

Quand les prix flambent, comme actuellement, quand le gouvernement verse dans la fainéantise, comme il arrive souvent, le journaliste a un rôle à jouer pour que la situation change. Quand le président prend une bonne décision, il faut l’encourager à en chercher d’autres. Quand l’opposition dénonce le retard des élections, il faut reconnaitre qu’elle a raison.

Quand elle fustige les nominations de complaisance, et qu’elle donne des preuves, il faut l’applaudir des deux mains. Mais quand elle appelle à la chute d’un pouvoir démocratiquement élu, en appelant à descendre dans la rue, ou en suggérant en termes à peine voilés un coup d’Etat, le journaliste conséquent doit oser dire
« non !» Si C’est ça que l’un des commentateurs fantômes sur Cridem appelle bla bla, alors j’assume.

Si c’est ce qu’un autre appelle
« une lucidité retrouvée » (parce qu’il pense que j’ai trop souvent critiqué le pouvoir), je lui dis que mes textes ne sortent jamais du contexte. J’écris « en situation » (encore du Sartre), qu’importe si c’est en faveur d’un camp ou de l’autre. Evidemment, mon opinion est loin d’être la Vérité. Vos critiques non plus.

Sneiba Mohamed

L’Authentique Quotidien

 

 

Conjurer le mal : « La libération de Biram Ould Dah Ould Abeid et ses 7 compagnons d'infortune...»


La libération de Biram Ould Dah Ould Abeid et ses 7 compagnons d'infortune ne doit pas
être un motif de satisfaction pour personne; car il ne s'agit que d'un retour à la raison pour des pouvoirs publics qui nous ont habitués à mélanger les pédales quand il s'agit de remise en cause des fondements iniques du système qu'ils gèrent et font prospérer au détriment des opprimés et des laissés pour compte.

Oui, la libération de Biram est presque un non évènement. C'est seulement justice qui a été rétablie. Biram ne devait pas aller en prison. L'acte qu'il avait posé, aussi heurtant soit-il, ne devait pas le conduire en taule. Il devait plutôt susciter le débat et la discussion afin d'entraîner une profonde révision des concepts et de la pratique jusque-là en cours sur les fondements réligieux de la pratique de l'esclavage dans la société mauritanienne. Entendez bien, dans la société mauritanienne avec toutes ses franges et composantes. Aussi bien pour celles qui font de l'esclave un objet commercial ou un gadget de plaisir ou encore un robot de production que l'on n'entretient jamais, ni n'amortit; que celles qui regardent "l'esclave" avec dédain, mépris, vulgarité et l'excluent des aspects honorant dans leur ordre social.

La démocratie et l'ordre naturel des choses exigent que les questions sociales, aussi complexes, sensibles et aussi litigieuses soit-elles, soient examinées dans l'aune de la discussion, du débat et du dialogue et pas par la force de la baillonnette ou l'obscurité des cachots. Et malheureusement pour la Mauritanie, c'est une classe hypocrite, jouant sur de multiples registres et usant d'un double discours, incapable d'appréhender les évolutions et proposer des solutions aux problèmes multiples de la société et de l'Etat mauritanien qui tient les rennes des choses. Aussi bien dans la majorité que dans l'opposition.

Oui, notre classe politique fuit le dialogue et, en passant, elle essaie de noyer le poisson. Ses leaders sont mus par l'instinct communautaire, Tout compte fait, ils ne pensent qu'à préserver les acquis et la domination des leurs. Le discours n'est fait que pour berner!

 Elle refuse donc d'ébranler le "statut" en suscitant un débat franc et sérieux sur la question de l'esclavage. Tout comme elle rechigne à mettre sur le tapis de la discussion les problèmes, de plus en plus latents, de la cohabitation raciale dans le pays et ses corollaires (citoyenneté, égalité, partage du pouvoir, représentativité dans les institutions, etc...).

Pourtant, la Mauritanie ne gagnerait qu'à discuter sur ses problèmes et aurait une occasion de refonder le pacte social fondateur de son existence. Après tant d'années d'errance, d'incompréhensions mutuelles, de drames et de désastres frôlés, il est temps de se reparler entre Mauritaniens. Dans la franchise et la sincérité des pacifiques qu'ils sont tous.

Continuer à jouer à la politique de l'autriche, à clamer de grandes paroles sur l'égalité des citoyens, l'équité dans leur traitement, tout en agissant exactement au contraire de tout cela,  ne fera qu'envenimer la situation de frustration et de ras-le-bol que des pans entiers de notre société ressentent depuis la brutale rupture des équilibres amorcée, ouvertement, en 1986 et érigée comme une constance dans la pratique du pouvoir et du système depuis.

Si les Mauritaniens alertes et vigilants s'étaient abstenus de suivre le pouvoir dans sa folle équipée propagandiste contre Biram et ses compagnons en avril dernier, nous n'en aurions pas été à ce stade de pourrissement atteint aujourd'hui où les haratines se sentent, quelque part, visés; comme l'ont été, bien avant eux, les négro-mauritaniens. Si la lucidité avait prédominé et des voix sages au sein du système avaient conseillé ceux qui ne savent agiter que le bâton, ultime expression de leur mépris de tout ce qui ne cadre pas avec leurs orientations suicidaires, nous aurions pu tranquillement raisonner Biram et ceux qui suivent sa trajectoire pour que, dans le moyen terme, nous arrivions, tous, à dépassionner des questions dont dépend l'avenir et la stabilité de notre pays.

Ceci était aussi valable dans les années de braise où la majorité de ceux qui comptaient dans notre société ont courbé l'échine devant le despote, laissé libre court aux sadiques et aux chauvins qui ont creusé, par leurs vils actes, de profondes blessures dans l'inconscient collectif de certaines de nos communautés nationales.

Aujourd'hui, les mêmes hommes et femmes qui comptent dans notre société se taisent et se murent dans une gêne hypocrite face aux déclarations claires et vraisemblablement authentiques de Bah Ould Saleck sur les raisons évoquées par certains bailleurs de sa chaîne pour lui couper les vivres. C'est trop grave, car ça en dit long sur la profondeur du mal et la puissance de ceux qui l'attisent, l'entretiennent et en font une affaire de leur vie!

Amar Ould Béjà
Journaliste du quotidien l'Authentique

 

 

 

 

 

 

Suicides, infanticides, meurtres : L’Etat est-il responsable ?

Incontestablement, la recrudescence des cas de suicides (dont deux par immolation par le feu), les meurtres horribles, qu’on ne compte plus et que la presse rapporte chaque jour et, cas d’infanticides sortant de l’ordinaire, comme ce père qui met fin d’un seul coup à la vie de ses quatre enfants, ou cette jeune femme qui, à Tintane, jette dans un puits deux bébés, interpellent plus d’un en Mauritanie. La question qui est posée, sans trouver de réponse à sa juste mesure est : à qui incombe la responsabilité de telles dérives qui sont à la fois contraires à l’Islam mais aussi aux us et coutumes d’un peuple qui, jusqu’à récemment encore, était l’exemple de la tolérance, de la mesure et du sens de la responsabilité et du respect de la personne humaine.

Le pouvoir, lui, ne se pose pas une telle question puisqu’il affiche une indifférence total vis-vis de ce qui apparemment ne parait, à ses yeux, que comme des faits divers. Comme partout ailleurs, y compris dans des pays comme la France et les Etats unis.

D’aucuns considèrent cependant que c’est la détérioration sans précédent des conditions de vie des populations qui poussent certains à de tels actes de désespoirs. On se rappelle, qu’au summum de la crise politique, en 2009, Yacoub Ould Dahoud s’était immolé par le feu, dans sa voiture, devant le Sénat et à quelques encablures de la Présidence. Alors que tous les mauritaniens s’étaient émus de cet acte qui rappelait celui de Bouazizi, ayant déclenché la révolte en Tunisie, et provoqué en un mois de mouvements populares, la chute de Ben Ali, Ould Abdel Aziz s’était exprimé, à la légère, sur un tel fait, disant que Ould Dahoud faisait partie de la bourgeoisie qui avait perdu ses privilèges ! La même attitude de relâchement allait aussi s’afficher, quand un deuxième citoyen, enseignant de son état, et donc faisant partie cette fois-ci de ce que l’on peut appeler communément la classe moyenne en Mauritanie, accomplit le même geste de désespoir. Ni les bavures des forces de sécurités, à Maghama, Kaédi, Nouakchott et à Akjoujt, ni le malaise grandissant au sein de la société ne vont ouvrir les yeux à un pouvoir qui refuse de voir que sa responsabilité est pourtant grande dans ce qui arrive depuis trois ans. Et qu’il doit se poser, au moins, cette question : pourquoi maintenant seulement ? Pourquoi, subitement, des jeunes se mettent à attenter à leur vie ou à celle des autres ? Pourquoi les mauritaniens sont devenus si prompts à manifester leur désarroi, alors qu’ils prenaient toute difficulté avec philosophie ?

Au lieu de se poser cette question, qui appelle une réponse urgente à ce qui est devenu le " mal de l’ère Aziz ", l’on préfère parler de chiffres, de croissance, de réserves en devises, de développement qui n’a aucun impact sur la vie des populations. En fait, continuer dans cette fuite en avant qui est devenue, en réalité, la manière de gouverner de celui qui prétend être " le président des pauvres ".

mercredi 29 août 2012 
Source : L'authentique

 

 

 

 

 

Birame Ould Dah Ould Abeid : Le pouvoir cherche-t-il à éliminer un opposant ?


Birame Ould Dah Ould Abeidi, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), a été transféré de sa cellule à l’hôpital national de Nouakchott suite à un malaise. L’information relayée par plusieurs agences de presse locale rappelle que Birame et six autres de ses compagnons croupissent en prison depuis près de quatre mois, suite à l’incinération de livres du rite malékite. Accusés d’apostasie, ils ont été jugés par la Cour criminelle de Nouakchott qui s’était dessaisie de l’affaire pour vices de formes et de procédures. Une décision qui selon les partisans et sympathisants d’IRA devait se traduire par l’élargissement des prévenus. Mais le Parquet de la République ne l’entendant pas de cette oreille, les a orientés vers le juge d’instruction chargé des questions terroristes. Ils croupissent depuis lors en prison.
Dans une sortie il y a deux jours, la Coordination de l’opposition démocratique (COD), emboîtant le pas à plusieurs organisations de la société civile, a exigé la libération de Birame et de ses amis, considérant leur emprisonnement d’arbitraire. Cette situation démontre selon l’opposition que l’appareil judiciaire en Mauritanie reste profondément assujetti au président Mohamed Ould Abdel Aziz qui exerce dans certains dossiers personnels, son pouvoir régalien. Ainsi, dans un communiqué publié à l’occasion, la COD a vivement dénoncé ce qu’elle considère être une violation flagrante du sacro saint principe de séparation des pouvoirs consacré par la loi suprême en Mauritanie. La COD fustige également toute politisation du judiciaire et l’utilisation de la magistrature pour des règlements de compte personnels et l’assujettissement des adversaires. L’opposition a, dans ce cadre, invité l’opinion nationale et internationale à se soulever contre la dérive du pouvoir politique en Mauritanie.
D’autres parts, plusieurs militants du mouvement IRA craignent que leur président Birame Ould Dah Ould Abeid, qui aurait selon eux échappé à plusieurs tentatives de meurtre, ne soit éliminé dans sa cellule. Opposant farouche du pouvoir et du système social de classe en vigueur dans le pays, Birame serait, selon ses amis, un ennemi à abattre pour la féodalité dominante en Mauritanie. Ils invitent par ce biais la communauté nationale et internationale à protéger la vie de Birame, sérieusement menacée selon eux dans son intégrité physique. Certains de ses partisans vont jusqu’à craindre que leur leader ne soit tué par empoisonnement en prison.

C.A
Source :L'Authentique (Mauritanie)


 

 

 

 

 

La bourse des esclaves


Le Cheikh Saleh El Maghamissy est un prédicateur saoudien. Pur produit de l’école rigoriste du wahabisme, il continue à croire qu’en Mauritanie, on peut toujours acheter des esclaves. Non, il est même sûr, le Cheikh Maghamissy que la Mauritanie est une bourse à esclaves. Muni de son bâton pèlerin, il le scande sous tous les cieux, sans que jamais personne ne lui porte la réplique. Il conseille même ses disciples de l’Arabie Saoudite et du Golfe de se rendre en Mauritanie pour acquérir des esclaves en vue de les "délivrer" en leur offrant leur liberté pour expier un quelconque péché. Selon les indices boursiers du prédicateur, la tête d’un esclave vaut 10.000 Riyals saoudiens, soit 800.000 ouguiya environ.
La sentence est terrible non pas seulement pour l’image de la Mauritanie, ni pour celle de son peuple, mais aussi pour la religion musulmane elle-même qui continue de donner, quelque part, l’image d’une religion qui tolère l’exploitation éhontée de l’homme par l’homme sans aucun fondement autre que la force brute et l’interprétation arbitraire des textes. La sentence est aussi terrible pour Radio Mauritanie qui a rediffusé, comme par provocation au peuple mauritanien en entier, le prêche rétrograde de cet imam non moins rétrograde. Nombreux étaient les auditeurs qui ne comprenaient pas pourquoi, de tels propos ont été autorisés à passer par nos ondes.
Vous comprendrez donc facilement que la polémique est belle et bien installée en Mauritanie sur la pratique de l’esclavage. Si ici, l’on nous impose la notion de "séquelles", les saoudiens eux, disent, preuves à l’appui, que l’esclavage est bel et bien toujours pratiqué en Mauritanie. Ainsi, le Cheikh Mohamed El Hassen Ould Deddew qui était l’invité d’une émission sur la chaîne saoudienne "Errissala" (Le Message) vendredi dernier, a pris, en pleine figure, la réplique de l’animateur, visiblement pas content que le cheikh nie l’existence de la pratique en Mauritanie. Le journaliste vexé devait faire une révélation d’importance qui donnera certainement froid au dos à plus d’un mauritanien : "mais, l’un d’eux a offert une esclave (de Mauritanie) à notre rédacteur en chef !!", ce à quoi le cheikh Deddew a répondu, froidement, le visage tiré : "je ne suis pas au courant !!!".
Il n’y a pas de fumée sans feu. Et tout cela explique deux choses. Premièrement que l’esclavage continue à être une pratique répandue dans notre pays malgré les lois, les déclarations des politiques, les démentis des activistes conservateurs et autres nationalistes chauvins qui assimilent toute dénonciation de la pratique à une haute trahison, tout en laissant les esclavagistes agir en toute impunité. Secundo, que la filière de trafic d’esclaves entre la Mauritanie et les pays du Golfe, spécialement l’Arabie saoudite, dénoncée par les ONG, notamment celle des Femmes chefs de ménage, est une réalité que personne ne peut plus contester. Si l’on donne des esclaves comme présents à des saoudiens, rien n’empêche de les vendre, les troquer ou les céder pour absoudre une dette ! La Mauritanie officielle fermerait-elle alors les yeux devant ce commerce de personnes ? Rien n’est moins sûr.
Tout ce que l’on sait, c’est que les propos du journaliste, qui ne cessent de faire le tour du monde puis vendredi dernier, doivent être éclairés. Si les autorités mauritaniennes sont réellement engagées, sans équivoque, dans la lutte contre l’esclavage, elles auraient exigé une enquête et ouvert une instruction pour délivrer la pauvre esclave donnée en cadeau et traduire le "mécène" devant la justice. Une commission rogatoire est toujours possible en demandant aux autorités saoudiennes d’interroger le rédacteur en chef de "Erissala" sur cette affaire grave. Si l’esclavage n’est pas interdit au Royaume, il l’est formellement en Mauritanie. Et puis, c’est un citoyen mauritanien qui a offert une concitoyenne, réduite en esclave, à un saoudien ! Et puis, c’est un citoyen mauritanien, qui se trouve réduit à l’état de soumission et d’esclavage hors de son pays !
Ne se faisant aucune illusion sur les véritables intentions des autorités sur la question, elles qui interdisent aux oulémas, par le biais du faghih des boulangeries, de ne point aborder la question de l’esclavage, l’IRA s’est directement adressée à l’Ambassade du royaume wahabbite en Mauritanie pour tirer la première affaire au clair. Probablement, elle n’aura aucune réponse sur la question de savoir si la position exprimée par le cheikh Maghamissy était une position individuelle ou si elle reflétait la position officielle du Royaume.
Le second cas que nous tirons de cette affaire, lui, a mis le cheikh Deddew dans une position peu confortable. Ce qui est grave ici c’est que notre érudit a raté sa réponse. Au lieu de dénoncer le cas évoqué par le saoudien, il n’a pas trouvé de mieux à dire qu’un sec et indifférent "je ne suis pas au courant" ! L’occasion lui était pourtant ouverte d’ouvrir les débats et d’en savoir plus, et pourquoi pas, porter secours à sa concitoyenne ? Pécheurs du monde, dites-vous que pour vous absoudre et faire la kaffara, vous avez une bourse aux esclaves : la Mauritanie !

Amar Ould Béjà.

 Source : http://www.lauthentic.info/spip.php?breve66


 

 

 

 

«IRA Bis» : La dernière trouvaille.


D’organisation interdite, diabolisée et bannie, IRA est subitement devenue une organisation fréquentable. Il s’agit tout du moins de la version falsifiée d’IRA que les renseignements généraux viennent de mettre au point ces jours-ci, après plusieurs tentatives infructueuses. Mais l’IRA de Mohamed Ould Abdel Aziz pourra-t-elle rivaliser avec l’IRA de Birame Dah Ould Abeid ?

A défaut d’avoir pu acheter la conscience de ses leaders ou de démanteler leur organisation dont la renommée de son président
Birame Dah Ould Abeid a dépassé les frontières de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz est parvenu tout de même à asseoir une pâle copie du mouvement IRA.

Appâter
Houceinou Dieng, l’ex-Secrétaire général d’IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) pour lui faire jouer le rôle du dissident mécontent, est selon ses anciens amis, une démarche d’autant plus facile, que ce dernier était banni des instances de l’organisation depuis un certain temps et n’y jouait plus un rôle majeur.

Par delà l’enjeu médiatique d’une telle opération, qui ne fera d’ailleurs pas long feu, selon les leaders d’
IRA, c’est la nature du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz qui apparait d’après eux, dans toutes ses intrigues.
Les faits


Mercredi 15 février 2012,
Houceinou Dieng, ex-SG d’IRA suspendu, est entouré de deux anciens sympathisants d’IRA lors d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Khatter de Nouakchott. Il y annonce la défection de quelques membres d’IRA. Le soir, la télévision de Mauritanie qui n’a jamais couvert une seule manifestation d’IRA en quelques années d’existence, passe l’évènement dans ses principaux journaux télévisés et parlés.

Le lendemain, les dissidents sont reçus en grande pompe au Palais présidentielle dans une entrevue qui fait l’évènement principal de l’activité publique.
Houceinou Dieng s’essaye alors dans son nouveau rôle et jette comme prétexte pour sa dissidence la mauvaise gestion d’IRA et la nature personnalisée de sa direction. Commentant cet évènement, Birame Dah Ould Abeid considère qu’il s’agit d’un non évènement.

Ses collaborateurs relèvent pour leur part le ridicule d’une action de sponsoring qui sent de loin l’odeur de la délation. Certains sont même allés jusqu’à avancer que le scénario qui vient d’être tissé à partir du Palais présidentiel n’est que le couronnement d’un long travail de taupe dont les serviteurs viennent de recevoir la récompense de leurs efforts. Avant la conférence de presse de l’
hôtel Khatter, Houceinou Dieng a été en effet introduit au Palais présidentiel par des personnalités politiques de sa région. On cite Bâ Madine, directeur de l’Anair.

La même nuit, la direction d’
IRA, avertie de ce coup de poignard dans le dos, procéda aussitôt à la suspension de Houceinou Dieng avant son exclusion définitive lors du prochain congrès d’IRA.
Analyse


Pour le moment, la direction d’
IRA reste sereine sur la suite du combat contre le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, qui selon elle cherche à la déstabiliser à travers le doublon que ses services de renseignement viennent de mettre au point. Et de rappeler d’autres précédents du genre qui ont toutes été infructueuses. La dernière en date serait, selon un cadre d’IRA, celle où l’ex-directeur général de la Sûreté a été explicitement cité.

L’élément d’
IRA qui a été choisi pour cette «trahison» avait fini par refuser le rôle qu’on voulait lui faire jouer, alors que la salle où il devait annoncer sa dissidence était prête ainsi que la banderole, avec en prime une importante somme d’argent.

Les critiques sont ainsi acerbes contre cette politique d’intrigue du régime de
Mohamed Ould Abdel Aziz qui semble concentrer son énergie à provoquer des dissidences chez tous ses opposants, partis politiques comme organisations de la société civile.

Cheikh Aïdara

Source :L’authentique (Mauritanie

 

 

 

 

 

Conférence de presse IRA-Mauritanie


 "L'IRA n'empêche pas aux femmes et aux filles harratines de gagner honnêtement leur vie, ni aux jeunes haratins de fréquenter les Mahadras, mais l'organisation combat l'esclavage sous toutes ses formes, particulièrement l'esclavage par ascendance "

Dans une salle archi comble où se bousculaient depuis les premières heures de la journée, étudiants, journalistes-reporters, quelques chaînes satellitaires arabes (Manar et Hourra), beaucoup de militants venus faire chorus, trônait Birame Ould Dah Ould Abeid, entouré de collaborateurs et d'un jeune garçon, "victime depuis sa naissance d'esclavage et dont le cas va incessamment être soumis aux autorités " selon la déclaration du président de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), l'ennemi numéro 1 du système esclavagiste en place. Le décor était ainsi planté pour une conférence de presse essentiellement consacrée à lever des équivoques et recentrer le débat, celui qui devrait avoir lieu, sur l'esclavage et ses conséquences sur la cohésion nationale.

Le siège du Forum national des droits de l'Homme (Fonadh) à Nouakchott a abrité hier, dimanche 17 avril 2011 une conférence de presse animée par le président d'IRA-Mauritanie, Birame Ould Dah Ould Abeid. Cette conférence coïncide selon lui avec un évènement important, l'acquittement par la justice de trois personnes accusées de pratiques esclavagistes sur des filles mineures. Par delà ce verdict qui traduit selon Birame la connivence certaine entre le système politico-judiciaire en place et les maîtres esclavagistes qui détiennent les rennes du pouvoir en Mauritanie, IRA se dit confortée par le degré d'évolution de son combat. D'organisation non reconnue, brimée au début dans sa lutte, avec l'emprisonnement de ses leaders suite à la dénonciation d'un cas d'esclavage à Arafat, IRA est devenue aujourd'hui un véritable cauchemar pour un système esclavagiste, jusque-là épargné dans son commerce abject par le silence des victimes. Après avoir réussi à faire garder en vue une femme esclavagiste, même si l'accusation a été détournée de son objet, IRA frappera un grand coup avec le cas des trois filles mineures. Cette fois, l'accusation est plus explicite et la justice a franchi le Rubicon en faisant emprisonner les présumées coupables pour pratiques esclavagistes, même si par la suite le verdict n'est pas allé jusqu'au bout de sa logique.



IRA : une épine au pied des Esclavagistes

Mais Birame et son organisation sont tout de même satisfaits du progrès enregistré. Un véritable coup de pied a été donné à la fourmilière. Désormais, aucun esclavagiste en Mauritanie n'est tranquille, même si le système, qui se débat encore dans ses derniers bastions, compte vendre chèrement sa peau. D'où cette campagne tous azimuts qui tend à semer la panique au sein des foyers mauritaniens. Des jeunes, qui se font passer pour  Birame, auraient été mobilisés par le système pour chasser les bonnes et les boys des ménages, et retirer les jeunes Haratines des Mahadras. L'objectif d'une telle campagne pernicieuse vise selon Birame à semer la division au sein de la couche harratine, et à dénaturer l'image d'IRA que l'on cherche à rendre responsable du chômage des jeunes harratines. "L'IRA n'empêche pas aux femmes et aux filles harratines de gagner honnêtement leur vie, ni aux jeunes haratins de fréquenter les Mahadras, mais l'organisation combat l'esclavage sous toutes ses formes, particulièrement l'esclavage par ascendance ".

 

La guerre d'usure des esclavagistes

Cette campagne de dénaturation du combat d'IRA est doublée selon Birame, d'une campagne médiatique non moins pernicieuse, tel ce débat bidon organisé la semaine dernière par la télévision nationale. Une occasion pour le président d'IRA de fustiger le travail pernicieux des organes de presse officiel, qui n'abordent selon lui, le problème de l'esclavage que sous un faux éclairage et avec des invités triés sur le volet, car sous contrôle. Birame Ould Dah a repoussé avec dédain les deux principaux arguments brandis par le pouvoir et le système esclavagiste pour le décrédibiliser : Israël qui lui fournirait les fonds pour son action déstabilisatrice et le marchandage de la cause esclavagiste.

Pour le premier argument, Birame avance comme contre-argument de taille sa situation d'existence, celle d'un homme qui vit comme tous les citoyens lambda de la Mauritanie, dans l'une des zones périphériques les plus pauvres de Nouakchott, Riadh, sans véhicule, sans maison, avec des enfants qui fréquentent l'école public et un quotidien des plus irréguliers. Quant au marchandage de la question harratine que les invités du débat télévisé sur l'esclavage auraient abordé, Birame dira que deux au moins de ses invités auraient pu avoir la décence de ne pas parler de marchandage, car leur parcours professionnel et leur ascension au sommet de l'Etat s'est fait à coup de striptease et de fonds alloués par les tenants du pouvoir, en contrepartie de mensonges sur l'existence de l'esclavage en Mauritanie et de dénégation sur le génocide des noirs dans les années 80-90. Cette logique qui veut que l'on batte le fer par le fer, et qui consiste à utiliser des cadres harratines domestiqués pour déconstruire le combat antiesclavagiste d'IRA a toujours eu ses propres serviteurs au sein du pouvoir féodale, soutient Birame qui en citera un particulièrement bien niché au cœur du régime en place. "Ce cadre a envoyé un des siens, Lekhweïtir Ould Ghoueïber, pour prendre la tête d'une contestation appelant à la libération d'esclavagistes détenus en prison, dont sa propre maîtresse. C'est cela qu'on appelle marchandage " clamera Birame sous un tonnerre d'applaudissements. Ce genre de manifestations en faveur d'esclavagistes emprisonnés, car elle sert le système esclavagiste selon Birame, est toujours filmé et diffusé par les médias publics, qui boycottent allègrement celles organisées par IRA, fera-t-il remarquer. Selon lui le débat télévisé n'était que de la poudre des yeux, destiné à la consommation extérieure. Ainsi, beaucoup de questions soulevées au cours de ce show médiatique n'ont pas trouvé, selon Birame des réponses satisfaisantes, "le plateau n'étant occupé que par des laudateurs, des esclavagistes et des putschistes ". L'allusion aux députés frondeurs qui avaient plébiscité le putsch contre le premier président démocratiquement élu et contre la loi sur l'esclavage édicté sous le régime d'Ely Ould Mohamed Vall, donnant latitude aux organisations des droits de l'homme d'ester en justice dans les cas d'esclavages, est évidente.



Une action en justice abusivement limitée

Birame Ould Dah demandera à l'assistance "pourquoi selon vous notre action est circonscrite pour le moment à l'esclavage des filles mineures ? " Et de répondre "parce que la loi sur la protection des mineurs est la seule qui permet aux organisations des droits de l'homme d'ester en justice et de porter assistance judiciaire aux victimes ". Selon lui, un excellent projet de loi sur l'esclavage a été concocté sous l'ère de la transition, une loi qui allait permettre aux défenseurs des droits de l'homme de saisir les tribunaux dans tous les cas d'esclavage et d'assister les victimes. Cette loi selon lui a été jetée aux poubelles et une nouvelle loi a été adoptée en 2007 qui dénie le droit aux organisations des droits de l'homme d'intervenir comme partie prenante dans les cas d'esclavage.


Saïd : jeune esclave par ascendance qui a fui ses maîtres

Le jeune Saïd, corps frêle drapé dans un boubou, sagement assis à côté de sa tante, a été présenté comme un cas nouveau, par le chef de bureau d'IRA au Brakna, Cheikh Brahim Ould Oudâa. Ce garçon de 13 ans à peine, a été détaché très petit pour la garde du troupeau de ses maîtres, des gens qui vivent à Boutilimit. C'est aux environs d'Aleg, alors qu'il accompagnait le bétail, qu'il prendra la fuite. Il avait appris l'existence d'une organisation de défense des esclaves et se fit conduire chez Cheikh Brahim. Son jeune frère serait toujours chez ses maîtres alors que sa mère, rachetée par son mari auprès des maîtres, vivrait actuellement à Bababé avec son époux. Quant à sa tante qui l'a pris sous sa tutelle, elle vit depuis longtemps à Nouakchott. Elle a été affranchie. Mais Saïd encore moins son frère ne savent ni lire ni écrire. Leurs maîtres les ont privés d'éducation. Le jeune soutient avoir toujours été battu, brimé et torturé par ses maîtres.

Après la conférence de presse, Birame et ses amis devaient se rendre à la Brigade des Mineurs pour exposer son problème. Un autre combat en perspective, qui risque d'alimenter encore une fois de plus la scène nationale.

Auparavant, le président IRA-Europe, l'ingénieur Abidine Ould Merzough devait insister sur la dimension nationale de la lutte contre l'esclavage, en tant que facteur de cohésion et d'unité nationale, mais aussi facteur de paix civile et de stabilité. Selon lui, le problème de l'esclavage en Mauritanie ne sera pas résolu par l'usure du temps, mais par une action citoyenne et collective soutenue par une réelle volonté politique. L'Etat doit selon lui s'engager avec sincérité et rigueur dans la lutte contre les pratiques esclavagistes, en appliquant avec rigueur et sans complaisance les dispositions de la loi de 2007 et en cessant d'être instrumentalisé par les esclavagistes ainsi que les puissances féodales.

Sadava Ould Cheikh Houceine, président d'une organisation de lutte contre l'esclavage, tout comme Cheikh Brahim Ould Oudâ constituent sur un tout autre plan les exemples vivants d'une lutte qui n'a ni couleur, ni classe. Ces deux purs représentants de l'aristocratie maure prouvent par leur engagement que l'esclavage existe, qu'il constitue un danger pour toute la Nation mauritanienne et que l'action que mène IRA est noble. D'où l'urgence d'un combat national pour éradiquer l'esclavage et libérer ces milliers d'êtres humains encore maintenus dans les fers de l'asservissement et de l'exploitation. Pour Sadava Ould CheikH Houcein, les pouvoirs publics mauritaniens ont intérêt à organiser un véritable débat sur l'esclavage, en n'excluant personne, plutôt que de chercher à stigmatiser le combat d'IRA et de Birame Ould  Dah Ould Abeid. ""Cessez de discréditer Birame et attaquez-vous plutôt à éradiquer l'esclavage en Mauritanie " devait-il conclure.



L’Authentique ; N° 1356 du lundi 18 avril 2011

  

 

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