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A.H.M.E.

ARTICLE 104 :

 

 ARTICLES DE www.algerie-focus.com/

Action réussie !

L’espoir est à nouveau permis en Algérie. Tout n’est pas encore perdu et les abysses du conservatisme ambiant n’ont pas aspiré, tels ces trous noirs dans l’espace galactique, vers elles tous les Algériens.

Pour la première fois de l’histoire de notre pays, un rassemblement de protestation qui s’attaque à l’intolérance religieuse n’est pas réprimée. Un rassemblement où des citoyens issus de divers horizons, laïques, démocrates, fervents croyants, socialistes ou nationalistes, se sont réunis pacifiquement pour défendre ensemble la tolérance, la liberté de conscience et dénoncer la persécution de ceux et celles qui ne partagent pas les mêmes pratiques cultuelles avec la composante majoritaire de notre société. Le samedi 03 août 2013 restera pour longtemps une date significative dans l’histoire du combat pour le respect de l’autre et de sa différence. Il sera certainement inutile de faire de cette date un symbole que le temps effacera de la mémoire. Mais il sera toujours important de rappeler que ce jour-là, quelques centaines de citoyens ont osé porter sur la place publique l’immanquable débat sur la liberté religieuse.

Naguère, Algérie rimait toujours avec obscurantisme, fanatisme, exclusion et rejet de l’autre. C’est une réalité qui demeure encore ancrée dans notre réalité sociale si complexe et si répugnante par ses fléaux inqualifiables. Toutefois, même dans ce terrain miné par la corruption, le mensonge et l’hypocrisie, la liberté progresse et triomphe de ses obstacles. Et comme un morceau de liberté n’est jamais la liberté, des Algériens ont pris conscience de la nécessité de se lancer dans le combat en faveur de la tolérance, cette vertu à l’ombre de laquelle des sociétés prospères et heureuses ont été bâties. Et comme une foi n’est tolérable que lorsqu’elle est tolérante, des Algériens ont saisi l’importance de remettre en cause ce discours religieux ravageur qui leur a été inculqué depuis leur enfance : point de respect pour ces compatriotes qui ne jeûnent pas, ne prient pas et ne croient pas.

Oui, les années de terreur ont été digérées. Les années d’incertitude et d’incompréhension dépassées, le temps est venu de se donner cette gifle tant attendue pour revenir à la réalité. Celle que nos ancêtres, qui ont accueilli sur leurs terres diverses civilisations, nous ont transmises à travers les âges : la tolérance mène au respect, le respect mène à l’amour, l’amour mène à la liberté et la liberté mène au bonheur. Il aura fallu passer par des déchirements identitaires, des doutes culturels et des misères spirituelles pour comprendre ce message séculier et séculaire. L’Etat et ses forces répressives ont également brillé par leur présence inoffensive ce samedi à Tizi-Ouzou. Aucun matraquage, ni passage à tabac ni arrestation musclée. Les autorités ont-elles compris que la liberté de conscience ne s’emprisonne  pas ? Peut-être. En tout cas, l’attitude de nos forces de l’ordre contraste avec celle de notre voisin marocain, pourtant chéri par les démocraties occidentales, où pour avoir manifesté contre la libération d’un violeur de 11 ans, des manifestants se sont retrouvés avec le visage ensanglanté.

Peu importe enfin si nos manifestants étaient 100, 200 ou 300 à avoir répondu présent au carrefour de Matoub Lounès à Tizi-Ouzou. Peu importe s’ils ont mangé en plein Ramadhan ou s’ils ont bu de l’eau, du jus ou du vin. Peu importe ce qu’ils ont dit ou scandé. Le plus important, c’est leur présence, leur participation et leur adhésion à un appel qui dit halte à l’inquisition et à la haine de celui qui ne me ressemble pas. Attention, ne crions pas victoire. Rien n’a encore été fait. Tout vient de commencer. Et heureux celui qui a assisté aux bons commencements. Il comprendra qu’il n’y a  »point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage », comme disait le bon vieux Périclès.

 Source: http://www.algerie-focus.com/

 

Printemps Berbère
Officialisation de tamazigh : victoire au Maroc, échec en Algérie

 

16/04/2013 – Algérie focus

La langue amazighe bientôt célébrée à l’occasion du 33e anniversaire du printemps berbère en Algérie, garde encore  cette année une petite déception. Elle existe et se perpétue de génération en génération, mais jusqu’à quand ? 30 années n’auront pas suffi à donner une place officielle à cette langue, alors qu’à quelques kilomètres de chez nous, le Maroc est parvenu à officialiser le Tamazight…

La langue berbère ne trouve pas sa place sous tous les soleils du Maghreb. L’Algérie qui est encore en conflit avec cette culture, est à l’opposé du Maroc, réconcilié avec la culture amazighe depuis bien longtemps. Pourquoi une telle différence entre ces deux pays voisins ?
 

La reconnaissance officielle d’une langue ancestrale

Pourtant comme en Algérie, le Maroc n’a pas toujours tolérée le développement de la culture amazighe. Tout a commencé il y a une vingtaine d’années, grâce au combat d’un réseau associatif pour la défense de la langue et de tout l’univers berbère. Le Maroc a commencé de la même manière que l’Algérie mais est parvenu à faire de ce combat une victoire. Petit à petit la culture amazighe  a trouvé sa place au Maroc. Le premier grand pas pour cette langue fut en 1994 lorsque le roi Hassan II, autorisa son enseignement au moins au niveau primaire. Puis, les avancées se sont enchaînées. Lors de son accession à la souveraineté, Mohammed VI, dont la mère était berbère, annonça la création de l’Ircam, l’Institut royal de la culture amazighe au Maroc. Puis étape par étape, la langue amazighe, très présente sur tout le territoire marocain et parlée par un tiers de la population obtient la consécration ultime : sa reconnaissance officielle en 2011. Elle côtoie l’arabe au rang de langue officielle, dans l’enseignement, les médias ou encore les administrations.

Pas de frustration linguistique comme en Algérie, où le berbère pourtant pratiqué par de nombreux Algériens n’a pas sa place dans les institutions et les textes officiels. Pourtant, le Maroc partait de loin, les berbérophones étaient méprisés, ont dû se battre longtemps contre la négation de leur culture.
 

L’intégration au ralenti en Algérie

Et l’Algérie ? Le 20 avril, elle va célébrer le 33e anniversaire du printemps berbère, et quel bilan peut-elle présenter ? 30 après le printemps berbère, et après presque 60 ans de combat, la culture berbère ne se meurt pas, mais n’existe pas comme elle le souhaiterait. Elle a toutefois également eu ses victoires, puisque depuis 2002 elle est reconnue comme langue nationale, mais n’a pas le statut de langue officielle comme au Maroc. L’arabe reste la seule langue de l’Etat algérien.

Elle est certes enseignée dans les programmes scolaires, dans les médias, elle existe bel et bien dans le quotidien des Algériens mais surtout en Kabylie. Alors que dans le reste du pays, elle s’efface au profit de l’arabe, parfois même du français. La langue berbère reste encore stigmatisée dans certaines situations. On recense encore des cas de refus de prénoms berbères dans les mairies algériennes, elle est considérée comme un dialecte de second rang. Certains militants et figures de cette culture craignent même qu’un jour elle disparaisse… « Je vois ma culture berbère en danger. L’arabisation et l’islamisme gagnent du terrain », expliquait récemment le chanteur Idir, l’un des symboles algériens de cette culture.

Si l’Algérie n’a pas encore suivi le même processus que le Maroc, il ne faut pas pour autant perdre espoir. En plus de 30 ans de combat, la langue amazighe a fait son petit bout de chemin et à l’instar de nos voisins marocains, peut-être que la révolution linguistique se fera sans prévenir…

 

 

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