TEMOIGNAGE 98 :

 

A.H.M.E.

 

 

La justice classe une affaire d’esclavage présumé:

 

 

L’affaire d’un couple de Mauritaniens accusés de pratiques esclavagistes sur une enfant de 10 ans et interpellés le 23 avril à Nouakchott a été classée sans suite par la justice, a appris l’AFP dimanche (25 avril) de source judiciaire. "Le substitut (du procureur) qui a mené son enquête (...) a conclu à une affaire de famille et a relâché le couple, classant l’affaire sans suite", a affirmé cette source.

La décision a suscité "l’indignation" de l’ONG Sos-Esclaves qui avait porté plainte et qui y a vu "un mépris total pour les droits des esclaves" a déclaré Birame Ould Abeid, haut responsable de l’organisation. "La lutte pacifique contre l’esclavage n’a plus aucun sens", a-t-il ajouté, appelant ses partisans à "manifester devant les symboles qui en incarnent la pérennisation comme les mosquées, les palais de justice et autres centres de décisions". Le couple, l’enfant et sa mère avaient été présentés jeudi devant le procureur de Nouakchott qui les avait renvoyés à la police jusqu’au dimanche pour examen de leur cas. Le père incriminé a nié les faits, assurant que "des liens familiaux" s’étaient tissés entre sa famille et celle de la fillette. SOS Esclaves dénonce au contraire une "volonté de l’administration de banaliser l’affaire". L’ONG assure ainsi que "contrairement aux prétentions de ses maîtres, la fillette ne sait ni lire ni écrire". Longtemps couvert d’une chape de silence, l’esclavage a officiellement été aboli en Mauritanie en 1981. Un texte est en vigueur depuis 2008, mais il n’a jamais connu d’application stricte, affirme M. Ould Abeid. Les associations de défense des droits de l’Homme évoquent pour leur part une législation imprécise et qui prévoient des peines insuffisantes.(Afp)

Source : Tahalil hebdo

 

Le 26/04/09

 

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