TEMOIGNAGE 85 :

 

A.H.M.E.

 

  

 Litige foncier entre anciens esclaves et anciens maitres

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Un groupe de personnes originaires du village de Diawlé, commune de Lexeiba 2 dans la Moughataa de R'Kiz, se plaint des exactions qu'ils subissent depuis quelque temps de la part de leur ancien maître  Ould Hassane. Ce dernier qui vivait jusque-là au Sénégal, selon leur déclaration, serait revenu au village depuis quelques années. Depuis son retour, il essaie de les faire déguerpir des terres qu'ils habitent depuis très longtemps et qu'ils exploitent.

Lemine Ould Cheikh, porte-parole des villageois de Diawlé rappelle que ces terres ont déjà fait par le passé l'objet d'un litige entre ses parents et les parents du nouveau venu. Le tribunal départemental de R'Kiz devant qui cette affaire a été portée, avait tranché par décision n°12 en date du 4 août 1973, en faveur des villageois harratines de Diawlé. Depuis, dira-t-il, ils ont eu la paix, cultivant leurs terres, allant même jusqu'à organiser des coopératives financées par la Sonader. Aujourd'hui, disent-ils, tout est compromis par les démarches de Ould Hassane qui aurait trouvé auprès du Président départemental de R'Kiz, Mohamed Ould Abdel Krim, une oreille attentive. Ce dernier aurait ainsi donné aux villageois de Diawlé, un délai pour quitter avec leurs familles et tout leur bien la localité et les champs qu'ils cultivent. Ce délai tombe le 25 novembre prochain. Pourtant, le préfet de R'Kiz auprès de qui les habitants se sont plaints leur avait fait savoir que personne ne pouvait les expulser de leurs terres. Selon les villageois, le nouveau venu leur aurait dit que "l'époque de Sidi Ould Cheik Abdallahi et de Messaoud Ould Boulkheïr est révolue et qu'en conséquence l'abolition de l'esclavage est remise aux calendes grecques ".

Les villageois se disent déterminés à mourir sous les balles plutôt que de quitter leurs terres. Ils en appellent au Haut Conseil d'Etat et au général Mohamed Ould Abdel Aziz pour qu'ils mettent fin aux prétentions de Wajaha Ould Hassane ainsi qu'aux exactions du Cadi Mohamed Ould Abdel Krim qu'ils accusent de racket, brandissant un reçu daté du 17 février 2008, déchargé par le greffier et par lequel, les villageois de Diawlé lui auraient versé la somme de 160.000 UM qu'il leur réclamait et dont ils ne connaissent pas la raison, sans compter les autres montants pour lesquels ils ne détiennent pas de reçu. Outre Lemine Ould Cheikh, la délégation du village de Diawlé comprenait aussi Aliyine Ould Mokhtar, Abdallahi Ould Bah, Yacoub Ould Aliyine, Islem Ould Ahmed, Neni Ould Yacoub et Ahmed Bouna Ould Brahim.

Source : L’Authentique                  

Tiré de Flamnet

 

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