TEMOIGNAGE 75:

 

A.H.M.E.

 

  

 

Esclavage

 

    L’un est représentant de SOS-esclaves, l’autre est militant de l’APP. Tous deux sont haratines et luttent pour la même cause. Ils ont été présentés vendredi par Birame Ould Dah Ould Abeid, chargé de mission du Président de SOS-esclaves et membre de la Commission nationale de droits de l’homme, comme porte-voix de victimes de violations de droits de l’homme.

    Idoumou Ould Abeid déclare avoir un groupe de cinq personnes « toutes encore victimes
    d’esclavage à
    Bassiknou.

    « 
    La première, déclare-t-il est une femme qui s’appelle Tarba Mint Khdeyja. Elle est esclave de Bobba Ould Nanna qui s’est installé avec plus de vingt de ses proches (de la femme, NDLR.) à Oueid Arkass. Elle s’est plainte auprès du Hakem de Bassiknou qui lui a rétorqué que la dite locale ne relève pas de sa circonscription car se trouvant dans la zone malienne de la frontière. »

    Prétendant que c’est une astuce des maitres que de se retirer au-delà de la frontière dès qu’ils sont exposés aux plaintes, Idoumou Ould Abeid affirme que Tarba est venue demander que soient sauvés ses autres proches restés en servitude à Oueid Arkass avec leur Maître.Selon lui, les autres sont dans la même situation que Tarba et réclament les leurs retenus encore en esclavage : une prénommée « Mariem réclame douze personnes parmi ses proches réduits en esclavage dans la même localité par un certain Mohamed Ould Brahim », une autre, « Khouedama Mint Mbarek » dont les trois files seraient  dans le griffes de Sidi Mohamed Ould Bennana à Oueid Arkass. « L’une d’elle s’est évadée avant-hier soir (mercredi 04 juin, NDLR) à dos de chameau et est venue nous retrouver à Bassiknou », déclare Idoumou. « Tout comme Salem O. Mohamed qui a fui son maître et est venu réclamer la libération de sa mère, sa sœur et sa nièce restées à Oueid Arkass. » Poursuit-il…

    Quant à El Ammou Ould Jiddou, son histoire remonte à un mois avant le vote de la loi sur les pratiques esclavagistes par l’assemblée en août 2007. Se présentant comme représentant de
    l’
    APP à Adel Bagrou, il déclare qu’une vieille femme prénommée Vejha a été victime de harcèlement de la part d’un certain monsieur qui dit être  « leur maître ». Vejha a environ 80 ans selon les dires d’El Ammou, sa fille Lalla en aurait 65 et son fils Cheikh 28.

    Vraisemblablement le prétendu Maître, un certain
    Mehdi Ould Mehdi s’opposait à tout acte libre que voulaient prendre ces personnes. « Il empêchait leurs filles de se marier sous prétexte qu’il fallait d’abord le dédommager. Or la famille a déclaré avoir été libérée du joug de l’esclavage par un autre maître bien des années auparavant. Après enquête autorisée par le Hakem d’Amourj, le monsieur qui avait même réussi à se faire céder par la famille de Vejha une partie de sa concession est arrêté, puis le groupe a été rétabli dans ses droits. Le Hakem a déclaré que si les faits ne remontaient pas à une période antérieure à l’adoption de la loi sur l’ esclavage El Mehdi tomberait sous le coup des sanctions prévues par cette loi. »
     

     Le 06/06/08

    source : La Tribune (Mauritanie)

 

 

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