TEMOIGNAGE 74:

 

A.H.M.E.

 

  

 

Conférence de Presse des victimes
des violations des droits de l’homme.

 

    Le Mot d’ouverture de Biram Ould Dah Ould Abeid

    Malgré le tapage médiatique et les déclarations intéressées, le dossier de l’esclavage et de ses séquelles, comme celui des déportés et du passif humanitaire sont en bute à des blocages sur le terrain.

    Ces blocages sont la résultante de la mauvaise volonté des autorités et la détermination des groupes dominants à maintenir et préserver des privilèges basées sur la discrimination, l’exclusion et l’impunité.

    Les crimes et délits d’esclavage qu’égrènent la presse au quotidien sont ignorés, dénaturés et classés dans les oubliettes par les autorités administratives, judiciaires et sécuritaires sous le patronage des plus hautes autorités de l’Etat mauritanien.

    Le retour des déportés se passe dans des conditions déplorables comme le déni de fait du droit à la propriété foncière notamment. En effet l’état ne fait rien pour remettre en cause l’expropriation des terres des noirs de la vallée et des harratines et Abids du Chemama.

    Il est donc indubitable que les dignitaires civils et militaires qui ont acquis l’influence et la richesse dans un climat de gabegie et d’injustices institutionnalisées depuis des décennies ont pu faire main basse sur la seule source de revenue des gens de la vallée qu’est la terre cultivable.

    Et il est aussi regrettable que le système judiciaire et administratif a légitimé par ses pratiques discriminatoires et de classe l’emprise des féodalités tribales, féodales et théocratiques qui imposent un régime d’exploitation et de servage moyenâgeux aux couches serviles vivant et travaillant sur les terres cultivables depuis la nuit des temps.

    Ainsi, nous nous insurgeons contre deux faits essentiels parmi d’autres : Le premier étant le lancement et le financement d’une campagne agricole de laquelle sont exclus d’office les vrais cultivateurs que sont les Harratines et les noirs par leur exclusion de fait de la propriété domaniale et foncière et du crédit agricole au profit de l’agroBusiness et de la féodalité de l’éthno-classe arabo-berbère.

    Nous dénonçons la déviation systématique des programmes radiodiffusés et télévisés de l’esprit de la campagne de dénonciation de l’esclavage vers une campagne de négationnisme et du confortement du système idéologique et anachronique esclavagiste.

    Nous appelons tous les mouvements, les hommes et les femmes épris de justice et d’égalité et de liberté à redoubler de vigilance et à d’avantage de mobilisation.

    Nouakchott Riad, le 07 Juin 2008

     Info source : www.cridem.org

     

 

 

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