TEMOIGNAGE 59:

 

A.H.M.E.

 

  

 

Haby Mint Rabih : Victime d’esclavage selon son frère

     

     

    De plus en plus, des cas d’esclavage avérés et d’asservissement étouffés sous l’intelligence des anciens maîtres se font découvrir en plein jour, soient par les Ong spécialisées dans la lutte contre ce phénomène, soit par les victimes elles mêmes.

    En effet, les ex affranchis sont désormais déterminés à s’engager coûte que coûte dans la voie de leur libération définitive du joug esclavagiste, malgré les représailles économiques et autres pris à leur encontre, notamment si l’on sait que l’Etat n’a pas encore mis sur pied de mesures véritables d’accompagnement de cet élan de liberté.

    Ces cas d’esclavage dénoncés à divers endroits du pays, sont  révélés  aujourd’hui par les victimes dont certains se sont présentés à notre journal pour exposer leur calvaire. Des cas qui interviennent à un moment où des missions dépêchées par les autorités à l’intérieur du pays essayent tant bien que mal de faire parvenir le message recherché par la loi incriminant et pénalisant l’esclavage.



    Et au moment où le Premier ministre vient de clôturer à
    Nouadhibou la campagne nationale de sensibilisation, des voix continuent de dénoncer une pratique tant de fois décriée par les défenseurs des droits humains. Il reste toujours sceptique quant à la volonté sincère de venir à bout de ce mal. Comme par coïncidence, hier, l’une de ses victimes nous a livré son témoignage :

     

    « JE m’appele Bilal Ould Rabah, je suis de Hsey Sgueatt à 61 km de Rosso. Ma sœur Haby Mint Rabih est maintenue en esclavage chez son maître Abdallahi Ould Moctar, de la localité et Eychaya (Moughataa de Merdredra). J’ai été assisté par Sos-esclaves et j’ai porté plainte devant le Wali du Trarza. Ce dernier avec le Commandant de la Brigade de la gendarmerie de Merdredra ont comploté  avec le maître de ma sœur, ont pris le parti du maître et intimidé Haby.

    Ma sœur n’a pas eu le courage de se prononcer pour aller avec moi, malgré le régime d’esclavage sexuel, des travaux et sans salaire que lui inflige son maître avec tout ce que cela comporte de maltraitance et de refus de reconnaître les enfants dont il est le géniteur.

    J’ai porté plainte publiquement, le mardi passé contre le Wali du Trarza et le Commandant de la Brigade de Gendarmerie de Merdredra, mais le Président de la commission sur l’explication de la loi sur l’esclavage, le juge Kidé Yoro m’a méprisé et a ignoré mes propos qui sont vérifiables car vraies. Je porte plainte à la lumière de la loi sur l’esclavage contre ce gouverneur et ce gendarme, mais aussi contre ce juge. Je demande que les autorités sortent ma sœur de l’esclavage ».

     

    Le 16/02/2008



     Source: Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)

 

 

  Retour