TEMOIGNAGE 33:

 

A.H.M.E.

La gestion des fonds publics et le racisme en Mauritanie

 

 

 

 

La passation de service entre
Bilal Ould Werzeg, consul général sortant de Mauritanie en Guinée Bissau, Mohamed Vall ould Dah, consul première classe
et
Ahmedou ould Saleck, agent comptable le 10 juin 1992

 

    Dans cette pièce comptable figure une valeur de caisse de 2. 500. 000(deux millions cinq cent mille) ouguiyas (monnaie de Mauritanie), soit 17. 857. 142(dix-sept millions huit cent cinquante-sept mille cent quarante-deux) francs CFA. Notons que le Franc CFA a été dévalué en 1994 de 50 %. Or cette valeur de caisse remonte à 1988.

    Qu’est ce qu’une valeur de caisse ? Une valeur de caisse est un montant retiré de la banque
    d’une institution étatique et dont l’utilisation n’a pas été justifiée. A ce sujet, voilà ce que dit cette pièce comptable «…les fonds ont été transférés en date du 26 janvier 1988 pour
    l’ouverture du consulat et aucune couverture de crédit n’a été reçue jusqu’à cette date malgré les multiples réclamations ».

    Qui est responsable de ce détournement de deniers publics ? Il s’agit de Mekhallë ould Sidi, ancien consul général de Mauritanie en Guinée Bissau. C’est lui qui ouvert le Consulat en 1988. Plusieurs remarques s’imposent:

1-  Cette valeur de caisse de  2.500.000 ouguiyas est constamment rappelée dans toutes les passations de service. Les inspecteurs du ministère des finances de Mauritanie ayant exercé un contrôle au consulat de Mauritanie en Guinée Bissau sont en possession de cette pièce. La présidence de la République et les ministres des finances aussi. Pourquoi alors Mekhallë ould Sidi n’a pas été inquiété à ce jour concernant ce détournement ?

2-  Les raisons principales sont les suivantes: Mekhallë ould Sidi est un Maure. Un maure n’est presque jamais inquiété pour les détournements qu’il commet: « Oui… comment peut-on ignorer, de bonne foi, devant pareille accusation : que des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes ont commis des détournements de deniers publics, sans être pour autant inquiétées, malgré l’existence de preuves accablantes, à tel point que les détournements sont devenus la règle et les poursuites l’exception. » (Sidi Fall, un bouc émissaire approprié, témoignage 2 www.haratine.com\temoin2.htm

3-   Mekhallë ould Sidi vit une retraite fortunée et paisible à Nouakchott. Aucun compte ne lui a été demandé sous le régime de Ould Taya. Aucun autre régime en Mauritanie ne lui demandera de compte tant que la domination maure se maintiendra.

4-  Mekhallë ould Sidi appartient à une puissante tribu de l’Est. Il est le cousin du Colonel Ahmedou ould Abdallahi et aussi de l’autre Ahmedou ould Abdallahi, l’ancien ministre des affaires étrangères de Mauritanie et actuel représentant de l’ONU ( Organisation des Nations Unies) en Afrique de l’ouest.

5-  Quand les Maures sont acculés sur une question de détournement, l’Etat instrumentalisé par les Maures, trouve vite un bouc émissaire. Prenons un exemple : Sidi Fall a été accusé en 1998 par l’Etat pour sauver d’autres personnes auteurs du détournement en question. Les coutumes maures permettent de mettre sur le dos des esclaves (Abid) toutes les affaires inavouables ou qui nuisent à la dignité des Maîtres. Ce proverbe maure (en Hassania) vient confirmer cela :

« Iblëd  vih ëssoudane,

ma yin kichfou vih El bidhane », cela veut dire :

« Là où il y a les Soudanes ( Noirs, mais ici il s’agit des  Esclaves et des Haratine),

les Maures ne peuvent avoir honte ».

   Ainsi de 1960 à ce jour, les Maures ne sont pas comptables de leur gestion. D’une part, parce que leurs détournements de deniers publics ne sont pas signalés. Quand il y a exception à la règle, ils sont, soit étouffés, soit mis sur le compte des Négro-mauritaniens ou des Haratine.
C’est cela l’un des aspects du racisme maure, non écrit mais vécu.

 Mohamed Yahya ould Ciré

 

 

 

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