TEMOIGNAGE 31:

 

A.H.M.E.

L'Etat, les vivres et les Haratine

 

 

Bismilaahi Rahmaani Erahimi

     

    Bonsoir à tous,

    Vraiment, c'est inhumain et écœurant que ce comportement des Beydanes esclavagistes dans le Brakna et partout ailleurs en Mauritanie.

    Les distributions de vivres étaient uniquement conçues et destinées aux familles nécessiteuses. Elles doivent avoir ces vivres "for free", sans rien payer.  Et d'ailleurs, payer avec quoi?

    Donc, pourquoi harasser ces pauvres Haratine? Pourquoi les arrêter? Déjà ils sont très malheureux, vu leur condition d'esclaves surexploités’. Et s'il faut encore tripler leur malheur en les arrêtant, les malmenant, et en les soumettant à tant d'émotions.?

    C'est incroyable. Ces violations flagrantes de droits humains sont quand même plus que barbares. Tous les Mauritaniens épris de paix et de justice doivent dénoncer et condamner cette barbarie.

    Ces pauvres pères de famille, victimes d'une triple injustice doivent être libérés immediatement, sans délais, et sans condition.

Ibrahima Sow

Baltimore, USA

     

    Depuis quelques jours, suite à un conflit avec leurs anciens maîtres, des paysans descendants d’esclaves de la localité de Chegar Gadel dans le Brakna, sont détenus et conduits à Aleg, chef-lieu de la région. Les prévenus avaient protesté, devant le Chef
    d’arrondissement de Djonabe, contre leur éviction du partage des secours alimentaires
    d’urgence, au profit exclusif d’un autre groupe, soutenu, à la fois, par l’Administration territoriale, l’ex Parti au Pouvoir (PRDS) et la féodalité locale. De surcroît et pas seulement dans le cas d’espèce, après chaque distribution de vivres, des intermédiaires se présentent aux familles bénéficiaires et réclament 1000 ouguiya par foyer, au nom du Commissariat à la Sécurité Alimentaire ou de l’ONG internationale OXFAM. En réalité, cette taxe frauduleuse servira de rémunération indirecte aux représentants de l’Etat.

Source : Conscience et Résistance

     

    Dans ce témoignage plusieurs choses ressortent. D'abord l'État exerce par le biais de son administration des pressions politiques en vue de s'assurer du soutien politique des Haratine et de l'acceptation par eux de l'esclavage maure. Ensuite, les association des droits de l'Homme de Mauritanie ou étrangères sont utilisées par l'État (Commissariat à la sécurité alimentaire, Oxfam). Enfin, les vivres, au  lieu d'être gratuites, sont en fait vendus aux Haratine. L'administration chargée de leur distribution profite ainsi pour rançonner les pauvres Haratine.

    Cette situation demeure, aujourd'hui, une réalité en Mauritanie.

 

 

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