TEMOIGNAGE 27:

 

A.H.M.E.

Esclavage : Souvenir et repentance ...

 

 

Esclavage : Souvenir et repentance en Occident, la criminalisation de la pratique envisagée en Mauritanie

TAHALIL-HEBDO

Près de trois millions de Noirs ont traversé l’Atlantique entre 1700 et le début du XIXe siècle dans des bateaux de l’Empire britannique, le plus impliqué dans le commerce des esclaves, devant la France et les Pays-Bas. La traite des Noirs a été interdite dans l’Empire britannique par une loi promulguée le 25 mars 1807, imposant une amende de 100 livres d’alors pour chaque esclave trouvé à bord d’un navire britannique. Il a toutefois fallu attendre 1833 pour que l’esclavage (le statut d’esclaves dans les colonies) soit complètement aboli

 

L’archevêque de Canterbury Rowan Williams a mené samedi 24 mars un cortège coloré de plus
d’un millier de personnes à Londres pour "une marche de témoignage", un acte de repentance et de souvenir de l’Eglise anglicane à la veille du bicentenaire de l’abolition de la traite des esclaves.
Des prélats anglicans vêtus de robes roses foncées, des marcheurs parés d’habits africains traditionnels et des participants de tous âges, portant un ruban violet au bras, se sont réunis vers 12H00 GMT à Whitehall place, siège du gouvernement britannique, pour descendre vers le sud de la capitale.
Sur fond de percussions africaines ou d’hymnes religieux, Rowan Williams, et John Sentamu,
l’archevêque de York, originaire d’Ouganda et numéro deux de l’Eglise anglicane, ont mené la procession, précédés d’une bannière portant l’inscription: "Marche de témoignage, souvenir, repentance, réhabilitation".
Un homme brandissant une croix en bois, ainsi que des représentants de plusieurs pays autrefois colonies britanniques, Ghana, Gambie, Tanzanie, étaient à leurs côtés.
Le cortège est passé devant le parlement de Westminster, où a été promulguée la loi abolissant le commerce des esclaves, le 25 mars 1807.
L’Eglise anglicane avait en 2006 fait acte de repentance pour son rôle dans le commerce des esclaves.
"Nous n’avons pas du tout appris cela à l’école, l’implication de la Grande-Bretagne dans le commerce des esclaves a été assez cachée sous le tapis", observe Wendy Fry, la cinquantaine, venue du Surrey avec son mari.
"C’est important de se rappeler de ce moment pas très beau de notre histoire, de le reconnaître et d’essayer de combattre les maux d’aujourd’hui", relève son époux, Paul.
Je suis venue parce que je suis une descendante d’esclave (...) et en étant ici je peux ressentir
l’émotion de tous ces gens", explique une Guadeloupéenne qui refuse de donner son nom.
Au niveau du pont de Lambeth, une gerbe avec l’inscription "2704", le nombre des navires britanniques partis des docks de Londres pour transporter des esclaves à travers l’Atlantique, a été placée dans un bateau sur la Tamise pour effectuer un voyage symbolique vers les docks.
La gerbe sera ensuite portée à l’abbaye de Westminster où aura lieu un service mardi pour marquer le bicentenaire de l’abolition.
Rowan Williams a prié, recommandant à Dieu "tous ceux qui sont morts à cause du commerce
d’esclaves, dans des raids, des convois de captifs, dans les prisons ou les bateaux d’esclaves, au travail et dans la solitude".
Le cortège a alors entonné "Amazing grace", un hymne protestant dont les paroles ont été écrites au 18ème siècle par John Newton, un marchand d’esclave repenti devenu abolitionniste.
Cette marche devait se conclure à Kennington Park (sud de Londres) par des lectures et des prières.
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L’esclavage sera un crime en Mauritanie

 

Les deux candidats qui s’affrontent le 25 mars, au second tour de l’élection présidentielle en Mauritanie, ont promis que le vainqueur ferait de la pratique de l’esclavage, un crime. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et Ahmed Ould Daddah se sont tous deux engagés dimanche dernier sur la radio et la télévision d’Etat à durcir la législation contre l’esclavage, en principe aboli légalement en Mauritanie en 1981. L’esclavage perdure en réalité sous de multiples facettes malgré la législation adoptée en 1981. Certains mauritaniens possèdent toujours des esclaves, pour la plupart noirs, qui s’occupent des troupeaux ou des tâches domestiques notamment dans les zones désertiques du Nord et de l’Est. Les associations qui militent contre cette pratique estiment que l’abolition légale de l’esclavage n’a pas été suivie d’effets et elles évaluent à plusieurs milliers le nombre d’esclaves officieux en Mauritanie bien qu’il n’existe aucun chiffre officiel. Le fait que les candidats à la présidentielle s’expriment publiquement sur un sujet longtemps tabou dans la société mauritanienne témoigne de l’ouverture démocratique que connaît la Mauritanie où le CMJD a promis de restituer le pouvoir aux civils au lendemain du second tour.

 

 

 

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