TEMOIGNAGE 16:

 

A.H.M.E.

TOURISME ET ESCLAVAGE août 2005

 

 

Tourisme du désert et esclavage en Mauritanie

 

    Le tourisme du désert s’est développé ces dix dernières années à une vitesse vertigineuse. En 1998, la Mauritanie recevait 300 touristes de ce type. En 2005, elle reçoit 10000 personnes.

    La particularité de ce tourisme est qu’il ne touche que la région de l’Adrar, celle du chef de l’Etat déchu Maouya Ould Taya. L’Etat mauritanien, par favoritisme, a orienté les activités touristiques en direction de la région de l’ancien chef de l’Etat au détriment du reste du pays.

    L ’Adrar n’est pas la seule région où l’on peut pratiquer un tourisme de désert. Les régions du Tiris Zemmour, du Tagant,  etc. sont des zones propices à ce genre d’activités.

    Beaucoup d’agences ont été créées en Europe et particulièrement en France et proposent de lier ce continent à Atar ( Ville de l’ancien chef de l’Etat)

    En Mauritanie, de nombreuses agences ont été créées avec très peu de moyens. Il suffit, pour cela,
    d’avoir quelques dromadaires, quelques voitures 4*4, mais surtout des esclaves pour faire le guide, la cuisine, le thé et  veiller sur les touristes. J’ai eu des témoignages de personnes ayant effectuées ce tourisme qui m’ont  parlé des conditions ignobles des esclaves.

    Ainsi, le tourisme des européens profite aux esclavagistes et renforce l’esclavage maure.

    Avec la sécheresse, les Maures fuyaient le désert, les esclaves aussi. Ce qui permettait à ces derniers de gagner la ville et prendre une certaine distance vis à vis de leur maître. Avec le regain d’intérêt pour le tourisme du désert, il y a un renouveau de l’esclavagisme.

    Ainsi, ce tourisme n’améliore guère la condition des esclaves car ceux-ci ne sont pas payés pour leur travail. Le plaisir du tourisme occidental renforce la main mise des Maures sur leurs esclaves.

 

Mohamed Yahya Ould Ciré

AHME

 

 

 

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