TEMOIGNAGE 132 :

 

A.H.M.E.

 

 

Le sanglot de l’esclave

Sa voix a dechiré la nuit entre tombouctou et marakech
Ses talons endurcis par le paysage rocailleux et sinitre du tagant
les dunes froides d'amatlich,
le sahliya sans cesse soufflant sur le paysage sterile d'inchiri
Quand connaitra t-il le repos,
Il a souffert a travers les ages
ô mon frére hartani,mon cousin derriere le buisson
mon âme dans la flûte melancolique d'edebaye
la frenesie des aplaudissements sur fond des youyous vivant
Reveillant les vieilles femmes edentées au bord des tentes "loubar"
dans le capharnaüm à côté de l'outre sous laquelle dort qatmir le chien famêlique,
J'étais à côté de toi quand tu crepissais notre mur
j'étais à côté de toi quand tu abreuvais nos bêtes
A côté de toi quand tu mangeais les restes des nourritures
et je pensais pourquoi courbe t-il l'echine ?
pourquoi ne fête t-il pas?
pourquoi ne refuse t-il pas?
Pourquoi glane t-il dans les champs abonnés tel un mange mil?
Aujourd'hui le temps m'a éclairé
L'histoire m'a parlé
Ma conscience m'a guidé
Tu es mon frére mon sang mon ego
reconquiert ta culture
Elle s'exprime autour de toi
Elle n'est ni jaune ni basanée pas arabe
Elle est noire comme la nuit et pure comme le cristal
essuie tes larmes et entre dans ma case je t'ouvre ma porte
car tu es mon frére.

Dia Mohamed El Ghali

 

 

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