A.H.M.E.

COURRIER 9:

 

Hold-up au ministère des Affaires Etrangères de Mauritanie

 

 

 HOLD UP AU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES DE MAURITANIE

Lettre ouverte à Monsieur l'Inspecteur Général d'Etat.

Ampliations:

- Le Président de la République;

- Le Premier Ministre;

- Le Président du Sénat;

- Le Président de l'assemblée nationale

- Le Chef de l'Opposition;

- Le Président de la Commission Finances ;

- Le Président de la Cours des comptes.

Monsieur l'Inspecteur Général d'Etat,

Introduction:

J'ai l'honneur d'attirer votre attention sur des actes graves de
gestion, érigés en système de corruption au sein du ministère des
affaires étrangères depuis l'arrivée de sa nouvelle équipe
dirigeante. La chaîne du détournement des deniers publics ainsi
orchestrée, se décline en partage d'importantes rétros commissions
perçues en devises fortes, sur des notifications substantielles
fictivement destinées à des ambassades complices. Ces pratiques
subversives de pillage indolore des ressources publiques, échappent
le plus souvent à la vigilance des structures de contrôle public (du
fait qu'elles se couronnent à l'étranger). Comme les nouvelles
hautes autorités nationales se sont publiquement et fermement
engagées à mettre un terme à ces types de procédés, je me proposerai
de mettre régulièrement à leur disposition un certain nombre
d'informations dénonciatrices.

Je souhaite évoquer ici le cas, le plus récent de rétro commission
qui nous a été rapporté et au sujet duquel les preuves
administratives, financières et comptables pourraient être
assemblées facilement en cas de besoin. Dans cette démarche, je ne
restituerai que les faits et leurs mécanismes, le reste n'étant pas
si important que ça.

Description factuelle :

Monsieur l'Inspecteur Général, il y a quelques semaines, le
Ministre des affaires étrangères et son secrétaire général Ahmed
Mohamed Ghadhi ont insisté avec force pour obtenir l'affectation du
financier Abdallahi Ould Mourad au poste comptable de Khartoum. En
fait derrière leur tête, il y'a un calcul : il s'agit des
marchés «lucratifs» liés à l'ouverture de la nouvelle ambassade dans
la capitale soudanaise. Monsieur l'Inspecteur Général, il faut
savoir que les créations d'Ambassades représentent au sein du
Ministère des affaires étrangères, des occasions inouïes
d'enrichissement. En faisant nommer un spécialiste des financements
occultes comme Abdallahi Ould Mourad qui aux côtés du docteur
Louleid Ould Weddad dans le cabinet de Maaouya a montré de quoi il
est capable, dans ces types d'opération, l'objectif de Ahmed Mohamed
Ghadi est clairement dit, il est de mettre à profit le «savoir
faire» et les relations de l'intéressé pour rattraper son «retard
d'enrichissement avant sa retraite prochaine».

De son coté, Abdallahi Ould Mourad, un riche comptable, connu pour
les énormes dégâts financier qu'il a commis sous l'ère Maawiya,
voulant sortir des ses années de traversée du désert, n'a pas perdu
son temps. Pour prouver son efficacité à ses promoteurs, à peine
nommé à son poste, s'est exercé à réactiver tout son réseau
mafiosique au Ministère des Finances ainsi que ses procédés
calabrais de détournement (lesquels avaient justifié son limogeage
brutal par son propre cousin Mahfout ould Semlali, ministre des
Finances d'alors).

En mettant en commun leurs efforts (le Ministre, le Secrétaire
général, le comptable), ils ont décroché un volume impressionnant de
crédits, notifications et transferts au profit de l'Ambassade à
Khartoum et ce au moment où toutes les autres missions diplomatiques
n'arrivent même pas à obtenir leurs crédits de fonctionnement.
J'affirme que, selon mes sources, près du tiers (1/3) des montants
ainsi notifiés virtuellement à l'Ambassade de Khartoum, sont sensés
revenir au SG Ahmed Mohamed Ghadi, sachant que c'est le comptable
Ould Mourad qui doit s'occuper des détails techniques du transfert
camouflé des rétros commissions. Certaines ambassades sont soumises
à une impitoyable privation financière en attendant qu'elles
acceptent de se conformer à la règle des ristournes sur notification.

Selon nos sources, le secrétaire général aurait récemment fait
notifier une importante somme à notre ambassade au Caire; le même
Abdallahi Ould Mourad a été chargé d'y faire une escale de deux
jours en vue de la perception du dit montant destiné en réalité à
assurer les «dépenses très courantes», du Secrétaire général.
L'opération s'est bien déroulée jusque-là.

Monsieur Mourad est déjà de retour à Nouakchott. Il chercherait à
renouveler l'opération à un moment où pourtant notre pays est
entrain d'amorcer le tournant d'un redressement moral.

Il faut dire aussi que selon les termes du contrat général liant le
secrétaire général des affaires étrangères et Abdallahi Ould Mourad,
il est dit que ce dernier, après avoir efficacement rapatrié toutes
les commissions relatives à l'Ouverture de l'Ambassade de Khartoum,
sera récompensé par la réalisation d'une autre haute mission…

Analyse:

Monsieur l'Inspecteur général, il m'est apparu donc nécessaire
d'attirer votre attention sur ces malversations financières qui ont
pris des proportions inquiétantes, au moment où les mêmes
responsables invoquent des restrictions financières pour fermer ça
et là des ambassades et en ouvrir d'autres.

Monsieur l'Inspecteur Général, les biens publics ne doivent pas
faire l'objet de détournements aussi préjudiciables. Vous avez le
devoir et la mission de regarder de près ce dossier. Et pour
l'avenir, vous devez exiger d'être étroitement associé aux
opérations d'ouverture des missions diplomatiques - vous y
découvrirez des pots de fleurs.

Monsieur l'Inspecteur Général, je vous informe que jusqu'à la
veille de son récent voyage, Abdallahi Ould Mourad restait
régulièrement tard le soir en réunion (en l'absence du DAF), avec le
Ministre des affaires étrangères et le secrétaire général dans le
bureau de celui-ci? N'est-ce pas curieux?

Monsieur l'Inspecteur Général, c'est pourquoi vous devez œuvrer
avec des parlementaires intègres et les autres structures publiques
de contrôle, afin que d'une manière générale, les liens: Ministres /
Comptables, Secrétaires généraux / comptables, soient définitivement
rompus par la mise en œuvre d'autres procédures réglementaires. En
effet, le comptable, dans un département ministériel, doit être
traité suivant ses liens hiérarchiques directs bien connus et non
relever immédiatement du Ministre ou du SG.

Monsieur l'Inspecteur Général, ne vous fiez pas aux apparences,
l'actuel secrétaire général des affaires étrangères, avec son air
débonnaire est pourtant l'un des hommes les plus corrompus et les
plus cupides de la République. Vous pouvez aller fouiller dans son
passé de Consul à Banjul (Gambie) ou aller sur ses traces en France.
Son ministre quoique plus délicat, n'échappe pas à cette faiblesse.
Ses passages à Las Palmas et Genève sont négativement remarquables
(x ould y s'en est fait l'écho); Vous ne voulez pas fouiner dans
leur passé, je vous sers leur présent. Sachez tout de même que vos
compatriotes ne sont pas prêts à faire plus de concessions sur
l'argent public.

Conclusions:

Monsieur l'Inspecteur général, dans votre difficile mission, les
mafiosi vous poseront des peaux de bananes et des pièges, ils
tenteront de vous dissuader ou de vous intimider, ils chercheront à
vous dérouter comme cela a failli se passer récemment. J'espère
qu'ils n'y parviendront pas. Le peuple lui, reconnaît les manœuvres
qui sont destinées à vous compromettre, à ternir votre image ou à
vous réduire à la figuration. Malgré la pression que vous subissez,
vous ne devez absolument pas céder à ces agissements dissuasifs. Car
vous êtes le dernier espoir des citoyens sans voix.

En vous remerciant de la diligence et de la rigueur avec lesquelles
vous voudrez traiter ce dossier, afin d'empêcher la légitimation
progressive d'une pratique menée en violation du droit, je vous prie
d'agréer, Monsieur l'Inspecteur Général, l'expression de mes
salutations les plus fraternelles.

Enfin je déplore que des hauts fonctionnaires comme le Ministre des
affaires étrangères et le secrétaire général du même ministère, ne
sachent pas se faire mal de la souffrance des autres. Car au moment
où les populations de Tintane sont frappées par des calamités, à
cause des inestimables dégâts produits, par des pluies diluviennes
et à une période où le pays a besoin de moyens pour faire face aux
conséquences de cette catastrophe, il y'avait mieux à faire que de
s'adonner à des tes actes de dépouillement. Qu'ALLAH puisse aider de
sa grâce les populations éplorées de Tintane Amen!

19/08/2007

Dr .Abdallahi ,

Ancien haut fonctionnaire

 

 


 

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