A.H.M.E.

COURRIER 6:

 

 

Cher ami et frère,

Les monstruosités que tu dénonces sur l'esclavge en Mauritanie me sidèrent et me dégoutent. En Côte d'Ivoire, mon pays de naissance, les boutiques de quartier sont tenues par des mauritaniens qui y vivent souvent en groupes (par fois 7 personnes), avec toujours un noir et une femme "soit basanée, soit noire comme nous". Aux 220 logements (Abidjan-Adjamé)) où j'ai grandi, nous avons appris un jour que les boutiquiers colorés(mi-blancs,mi-noirs) battaient et se servaient parfois du noir parmi eux comme tabouret pour s'asseoir. La grosse femme noire qui vivait avec eux était  un objet sexuel à tous. alors nous avons cherché à avoir des preuves car c'est au moment du repas du soir que le malheureux servirait toujours de chaise au chef du clan. Quand la véracité a été avérée, tous les jeunes du quartier sont allés en expédition punitive et la boutique a été fermée.

Ce n'est qu'un seul acte et c'est parce que nous étions jeunes que nous avons réussi cela. Mais au delà, nos frères à peau colorée (claire) ne sont pas en majorité en Afrique. Le noir a souffert des siècles durant à cause de l'attitude méprisante des européens. Cette souffrance continue à tous les niveaux . Pourquoi nos
frères participeraient-ils à ce jeu dégradant et humiliant? Si ces gens ne peuvent pas considérer qu'un humain est un humain, quelque soit la pigmentation de sa peau et sa condition de naissance, il faut un choc.

Cependant, je t'entends pleurnicher alors qu'il aurait fallu aller plus loin: solidarité mauritanienne, solidarité de certains dirigeants africains, intervention de l'UA (hier OUA), l'interpellation de l'ONU, mouvement populaire de tous les noirs d'Afrique noire (tous en Mauritanie comme les altermondialistes ou green peace  agissent). Il faut frapper fort, au besoin interpeller OBAMA. Aujourd'hui en Afrique, il y a des présidents qui peuvent nous soutenir dont je tais les noms ici. Il faut y aller franchement. On ne peut pas se battre contre les européens et dans le même temps contre nos propres frères pour le même problème. Il faut arrêter ça.

René Titilo

 

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