A.H.M.E.

COURRIER 40 :

 

 

 

Flamnet-Agora: L’esclavage a-t-il existé chez
les négro-mauritaniens ?

 

Sur ce sujet qui suscite tant de polémiques vaines et de faux débats, il est temps d’éclairer l’opinion sur cette question en toute sincérité, avec beaucoup de véracité et d’esprit objectif. En effet, certains qui ont eu à aborder cette question de l'esclavage chez les négromauritaniens, ont fait preuve de tant d'ignorance et surtout beaucoup d’hypocrisie, si ce n’est pour des raisons de calculs sociopolitiques mesquins, désinformant ainsi ceux qui sont intéressés par ce sujet ; le dit sujet que l’on peut qualifier peut-être de n’importe quoi, mais sauf de tabou, dans la mesure où l’on a affaire qu’à un vrai faux débat!  Sans référence aucune, sans enquête aucune au sein des populations, les fossoyeurs de l’histoire négromauritanienne, nantis de leurs privilèges dans les régimes qui se succèdent dans le pays, cherchent à être les faiseurs de l’histoire autour de cette question, comme cela a toujours été le cas sur tous autres aspects de l’histoire de la Mauritanie.
Selon la définition:
"L'esclavage est l'état d'une personne qui se trouve sous la dépendance absolue d'un maître qui a la possibilité de l'utiliser comme un bien matériel. Il est la privation de la liberté de certains hommes par d'autres hommes, dans le but de les soumettre à un travail forcé, généralement non rémunéré. Juridiquement l'esclave est considéré comme la propriété de son maître. A ce titre, il peut être acheté, loué ou vendu comme un objet."

Si chez les hommes blancs, l’esclavage s’est fait parfois dans des conditions sanglantes envers l’homme noir, il convient de rappeler que cela s’était passé il y a des siècles, et que par suite de la prise de conscience des penseurs, humanistes et scientifiques, l’esclavage fut tout simplement aboli et par la suite interdit, souvent au prix de luttes sans merci livrées contre les partisans de l’esclavage.

Et qu'en est-il de ce qu’on prétend être de l’esclavage chez les noirs? En fait, déjà il est nécessaire de souligner que le mot
« esclavage », tel défini plus haut, est un mot trop fort, mal adapté, et complètement tout à fait en dehors de ce qui se passe chez les noirs de façon générale, et chez les négromauritaniens en particulier. Le plus ignorant de la culture noire devrait néanmoins être capable de se poser certaines questions comme:

«l’esclavagiste tel défini, peut-il exister au sein d’une même communauté vivant ensemble depuis la nuit des temps»? Y’a-t-il eu esclavage de blancs entre eux, de jaunes entre eux? Donc peut-il exister entre noirs? Fort heureusement, ce genre débat ne semble susciter polémique qu’en Mauritanie, et allez savoir pourquoi.

A l’image d’une nation civilisée, qui se veut organisée et bien structurée pour assurer la survie de tous, les communautés négromauritaniennes étaient et sont organisées de façon à établir une totale complémentarité et une parfaite symbiose entre tous ses membres, pour l’intérêt général commun. Cela se passe donc à travers l’affectation de chaque membre de la communauté à une fonction où il semble être celui le plus apte pour l’accomplir.

Ainsi, celui qui possède des dons de réflexions approfondies est considéré comme le maître auprès de qui on va chercher connaissance et auprès de qui tous les enfants seront confiés pour leur éducation; celui qui se trouve dans de bonnes aptitudes physiques sera celui qui va se charger des travaux nécessitant d’efforts physiques; et celui qui adore manier le fer sera celui qui sera chargé de la forgerie, et ainsi de suite…Et tout cela dans l’égalité et le respect mutuel.

Le marabout va éduquer l’enfant du forgeron qui, en échange, lui réalisera des travaux de forgerie, parce que la culture de la monnaie d’échange
« l’argent » n’avait pas encore envahi les moeurs.

La conséquence de cette organisation sociale est la formation de groupes de professions appelés castes, parce que chacun individu semble suivre le chemin de son ascendant. Mais en tout cas, il y a une parfaite symbiose où chacun trouve son compte. Contrairement aux idées reçues, les mariages inter-castes existent bel et bien, même s’il y a des préférences comme celles qui veulent, pour de simples considérations économiques, que les mariages s’effectuent entre membres d’une même descendance.

Comme on le voit ainsi, certains qui se posent de questions quant à l’existence de l’esclavage chez les négromauritaniens, s’apercevront que cette même organisation sociale décrite existe aussi dans leur communauté, et puisqu’il n’ y a pas esclavage intracommunautaire chez eux, il ne peut exister chez les negromauritaniens.

Partant de ces faits, parler d’esclavage dans la communauté négromauritanienne relève d’ignorance totale, de pauvreté culturelle et surtout de malhonnêteté intellectuelle. Parce que chez les noirs, il ne peut y avoir usage de force, de contrainte ou d’endoctrinement pour obliger une être humain à travailler gratuitement pour un autre. C’est contraire aux coutumes et aux valeurs humanistes ancestrales de l’homme noir. Il n y a non plus jamais eu de captivité d’humains ou des enlèvements de petits enfants à la razzia comme cela a été le cas chez les communautés arabes.

Mieux, les communautés Peulh, Sarakolé, Wolf, Sérère, Bambara, aux coutumes proches, mais plus ou moins conservatrices suivant l’ethnie, ont toujours coexisté et évolué ensemble dans un même espace naturel sans qu’il y ait un quelconque phénomène d’esclavage entre elles. Et le phénomène d’esclavage n’est d’ailleurs apparu dans cet espace géographique qu’avec l’arrivée des berbères aux tempéraments belliciste et chauvin reconnus.

L’homme noir est connu pour son esprit émotif et son sens de la compassion envers n’importe quel être humain, et souvent ses qualités sont assimilées à tort à de la naïveté. Et pour ce qui est de la communauté noire mauritanienne, malheureusement la cohabitation qu’elle a subie n’a pas été à la hauteur de son esprit de paix et de générosité !

Elle a été surprise, trahie et abusée par des cohabitants d’une autre culture, qui lui sont venus de loin, et dont les membres ont montré le ventre bien plus gros que les yeux et le coeur. Il en a résulté que bon nombre de ses fils, pour la plupart enlevés depuis leur tendre enfance, sont tombés dans l’esclavage pur, tant redouté!

Malgré les temps qui changent, le monde qui se modernise, la mondialisation, les esclavagistes mauritaniens actuels, connus de par le monde entier, paresseux et attirés par le gain facile, préfèrent continuer à perpétrer l’esclavage en utilisant de façon hypocrite la religion. Cela est-ce le fait que, chez ces esclavagistes, il y a incapacité de pensées scientifiques et humanistes comme chez l’homme blanc?

En tout état de cause, la communauté negromauritanienne souffre cruellement! Car, en plus d’être entrain de se faire priver de son milieu naturel et de sa survie, elle est accusée de tous les maux, dont le dernier en date, celui de l’esclavage ! Aussi, en plus de se faire rejeter par ses bourreaux, elle se fait aussi rejeter par ses semblables noirs victimes de l’esclavage endémique.

Avec une nouveauté inouïe dans l’histoire de l’esclavage : les esclaves, sur volonté de leurs maîtres, peuvent même être utilisés pour réprimer ou massacrer leurs propres frères, comme ce fut le cas en 1989 lors de la sanglante crise sénégalo-mauritanienne.

Avec le regroupement au sein d’un même pays des communautés arabo-berbères et négro-mauritaniennes, est-il légitime de faire le constat suivant :
« il n'y a plus de patrie; l’on ne voit d'un pôle à l'autre que des tyrans et des esclaves ».

Le 03 aout 2012
Mamadou Dia

 

 

 

 

« Au Fouta la révolution des almamy avait officiellement aboli l’esclavage
mais les pratiques ne sont pas abandonnés… »


 La solution n'est pas de refuser l’évidence mais de lutter contre l'infamie dans nos sociétés qui refusent d’avancer positivement vers une société respectable et si le négationnisme vient de ceux qui devraient aujourd’hui  prendre leur courage entre les mains, surfé à contre courant des considérations aussi vieilles que le monde pour s’assurer que leurs peuples arrivent à en finir avec l’esclavage nous avons de quoi nous inquiété.
Mr Dia, écrire de belle phrases ce n’est pas se qui est difficile mais écrire des bonnes phrases c’est extrêmement difficile en ses moments qui courent en Mauritanie. Laissez-moi-vous faire sortir 2 ou 3 petites choses dans votre texte.


1. D’abord vous confondez une fonction : forgeron, berger, pécheur et l’esclave ce qui est très grave, le pécheur est lui au moins propriétaire de sa pirogue et l’esclave lui il est propriétaire de quoi ?


On a vu dans aucun village au Fouta  les cimetières des forgerons et cimetières des torodo mais on a vu les cimetières du village et les cimetières des esclaves, allez faire un petit  tour dans le Fouta et du guidimakha vous verrez. On a non plus jamais vu une personne interdite de diriger un ASC, ou une coopérative par ce que il est marabout, demandez a un « matioudo» d’être maire dans votre commune, vous risquez mon cher frère d’être exterminer.

2. Puis y’a la légèreté avec la quelle vous aborder une question aussi importante pour notre société, l’esclavage ne relève pas des razzia seulement ou d’enlèvement d’enfants, elle est une mode de domination après chaque guerre le butin été des femmes, enfants et adultes tous transformer en esclave, qu’on vendait et achetait dans les marchés.
Au Fouta la révolution des almamy avait officiellement aboli l’esclavage mais les pratiques ne sont pas abandonnés et les stigmatisations encore moins et c’est parti pour durer, je crois que mon cher frère vous n’êtes pas sans savoir que les peulh sont surement l’une des rares sociétés où quant un esclave se rachète il passe d’une caste « matioudo » à la caste « galouké » qui au faite dans les regards n’est pas si différents.
En conclusion mon cher frère ce n’est pas par ce que la communauté noire en Mauritanie souffre de nombreuses discriminations qu’on doit vider aussi facilement les comportements condamnables qu’elle inflige à d’autres membres de sa communauté, encore une foi la solution n’est pas de refuser la vérité mais d’arborer le chemin de la vérité avec courage car de toute façon nous serons un jour appeler à y faire face. « so tampéré kasaani tampéré nu hédi » « si un travail n’est pas fini il reste du travail ».
L’esclavage dans sa forme la plus sauvage n’est plus visible dans beaucoup de sociétés négro-mauritaniennes mais l’histoire du harratine esclavagiste a Rosso reste encore vif dans nos esprit puis qu’il s’agit bien d’un negro-mauritanien qui avait des esclaves négro-mauritaniens il ne serait pas alors étonnant de tomber sur des halpulaar qui pratique cette même esclavage a l’ancienne.
Mais une chose est sur la stigmatisation, l’appauvrissement et les maltraitances contre une partie de la communauté continue belle et bien dans les communautés négro-mauritaniennes dans son ensemble et elle doit être combattu comme toutes autres crimes.
Maintenant la question est de savoir comment ?
Vous avez écris vos pensés Mr Dia vous avez vu les réactions de négro-mauritaniens comme vous alors il est temps peut être de se ressaisir car les camarades qui on réagit ici vous disent que NOUS N’AVONS PAS BESOIN D’UNE BONNE DEFENSE MAIS DE BONNE SOLUTIONS car la vérité elle saute à l’œil.



Dr Ousmane Sy
IRA-Mauritanie Section Sénégal

 

 

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