A.H.M.E.

COURRIER 24:

 

 

 

Réaction à l'interview de Biram ould Dah sur haratine.com
 

"Ce système social repose sur l’exclusion des esclaves et anciens esclaves, leur privation effective de l’éducation et de la formation professionnelle, leur exclusion économique et de la propriété foncière, leur expropriation systématique des terres viables et cultivables  au profit des féodalités tribales et théocratiques, des milieux de l’agro-business et de la hiérarchie militaire ethniciste arabo-berbère…etc. Tant que ce système de captation du labeur des Hratin, des richesses nationales, de l’aide au développement et de l’argent de la lutte contre la pauvreté par une oligarchie ethnique et de classe n’a pas été déconstruit par une action vigoureuse émanant de la base et capable de s’installer au sommet du pouvoir et de l’exercer assez durablement, rien ne pourra changer la donne de la pauvreté et de la paupérisation des larges franges serviles de la population mauritanienne."

 

Oui Biram, là se situe toute la problématique mauritanienne. Pour ça il faut une révolution et non des révoltes ponctuées. Il faut que la communauté des victimes prennent conscience de sa force, de son devoir du refus de l'ordre établi. Comment le faire, comment changer les mentalités, comment déjouer le pièges tendu par une olligarchie depuis des décennies? Comment sortir de la victimisation vers laquelle nous allons, en laquelle nous avons déjà un pied ? Autant de questions auxquelles il va falloir répondre. Une des pistes pour moi peut être la retrouvaille, la refondation du tissu socio-cultuel cassé. L'urne est un moyen. Par l'urne, il va falloir passer. Pour ça il faut des mouvements fortement structurés fondés sur des valeurs communes.  Le nœud du problème réside dans ce leg de l'histoire qui, justement, a déconstruit.

Comment libérer l'homme mauritanien de ses entraves sans pour autant casser les mentalités ? Seul un projet de lutte contre ce qui plombe nos société, l'esclavage,  pourra le faire. L'esclavage c'est des attitudes, des formes de penser, du comportemental communautaire. chacun de nous finit dans cette histoire par devenir esclave de quelque chose. Esclave de la servitude, esclave par dépendance à l'esclave, esclave du confinement dans le honteux par ce qui par aberration fut du domaine du honteux.  Esclave du refus du changement. En un mot tout simplement esclave de nos mentalités

Ton combat est noble. Bon vent pour toi, bon vent pour cette terre que l' "esclave" mérite plus que quiquonque car laborieux, entrepreneur et de plus en plus ingénieux car ne pouvant compter que sur lui même, sur son propre génie, sa propre force, son propre chemin et donc maître quelque part de son destin, malheur à ceux qui s'adosse encore sur autrui. Se libérer de l'esclavage c'est libérer la Mauritanie.  

 

Djibril BA

 

 

  Retour